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Le résultat des Prix Imaginales des Bibliothécaires récompensant un roman et une BD des genres de l'Imaginaire sont tombés il y a quelques jours, en amont du festival des Imaginales qui aura lieu du 22 au 25 mai prochain ! Et si les lauréats de cette année ont publié des œuvres que nous avons fortement appréciées, ils ne sont pas ceux que nous aurions élus ! On vous révèle ici nos gagnants !

 

 Pour le Prix Imaginales des bibliothécaires, catégorie roman, le lauréat est : 

 

 

 

Le vote des bibliothécaires de la MD17 donnait gagnant : 

 

 

 

 

Retour sur nos lectures :

 

Pauline F

Code Ardant c'est brut, survolté, génialement trouvé, avec des personnages incisifs et cinglants que l'on a du mal à quitter et un scenario retors qui accroche.

Et même si vous n'êtes pas fan de grosses cylindrées et d'échanges de tirs musclés, allez-y pour découvrir les voix si particulières des protagonistes qui posent le récit comme une vrai performance linguistique. Un roman que je ne suis pas près d'oublier.

 

Plein Ciel : Un super roman de fantasy, fourmillant de magie. L'univers de Plein Ciel très détaillé nous plonge dans les castes et les codes de cette société fondée sur les jeux de masques. Le vocabulaire foisonnant inventé pour ce monde merveilleux et tyrannique est particulièrement jouissif et les personnages révèlent une fine psychologie, pleine de nuances. Un récit complexe et grandiose à lire !

 

Caroline

Code Ardant de Marge Nantel a été un grand coup de coeur ! Le roman vous plonge sans détour dans cette ambiance post-apocalyptique aux accents de Mad-Max, où la survie est synonyme de violence. L'originalité de l'oeuvre ne réside pas tant dans cette atmosphère ni même dans son scénario bien qu'il soit cohérent et abouti ; ce qui happe le lecteur ici, ce sont les voix des personnages de Marge Nantel, leur épaisseur, leur singularité, leur esprit. Un tour de force stylistique qui leur donne littéralement vie. Ils resteront longtemps dans ma mémoire, presque comme des personnes qui auraient croisé ma route, et l'on ne peut que remercier l'autrice pour cette formidable rencontre. 

Plein ciel de Siècle Vaelban est arrivé second pour ma part. J'ai passé un excellent moment avec sa galerie impressionnante de personnages dans un univers original, foisonnant et haut en couleurs ! On suit avec un vif intérêt l'histoire d'Ivoire, sa découverte de l'Opéra et l'on tire avec elle les différents fils d'une intrigue menée tambour battant. Une toute petite fausse note à la fin du récit, une légère dissonance a fait que ce roman n'est pas arrivé en tête pour moi. Mais celle-ci ne doit pas vous empêcher de découvrir cette oeuvre qui vaut assurément un détour sur l'île de la Nébuleuse. 

La brume l'emportera de Stéphane Arnier est un très joli récit, empreint d'une nostalgie poignante, qui pose les questions de la mémoire, du deuil, des choix, le tout dans une ambiance maorie de fin du monde. Si l'auteur prend le temp d'installer ses personnages et son récit afin de nous faire entrevoir les tenants et les aboutissants, le rythme s'accélère ensuite au fil de l'intrigue qui s'épaissit au gré de rebondissements surprenants. Une très belle découverte et un dépaysement total vous attendent au coeur de cette brume. 

 

Pauline B

Code Ardant : un vrai coup de coeur ! Si on part sur une base de dystopie un peu classique, c'est le ton du récit qui fait la différence. Ok, on a une bande de mercenaires dans une ambiance à la Mad Max, mais on reste bien loin des clichés avec des personnages empreints de sentiments, pleins d'amour les uns envers les autres. Avouez que ça change un peu... Au delà de ça, le rythme est soutenu, et on se laisse emporter sans aucun souci. Le seul bémol ? On a envie de les retrouver parce qu'ils vont nous manquer...

Plein ciel : Le premier mot qui me vient à l'esprit est : foisonnant. Parce Plein Ciel est plein de vie, d'idées, de personnages (au point qu'on se perd parfois un peu au début...). Pour le coup, l'idée de transposer une lutte de pouvoir dans un monde régi par un opéra est novateur et cela fonctionne parfaitement ! Les personnages sont bien campés, le rythme est soutenu, rien à redire, vous passerez un très bon moment !

Petit focus sur "La brume l'emportera" de Stéphane Arnier : personnellement, j'ai vraiment bien aimé ce récit. Dans un monde à peine sorti de guerre, une espèce de brume monte lentement et engloutit définitivement tous ceux qu'elle touche. Deux êtres issus de peuples opposés et a priori peu destinés à s'entendre se retrouvent reliés, décidés à tout faire pour cesser cette catastrophe. Une base assez classique mais un imaginaire qui fonctionne parfaitement et un récit assez haletant pour nous tenir jusqu'à la fin. Une belle découverte !

 

Pour le Prix Imaginales des bibliothécaires, catégorie BD, le lauréat est : 

 

Le vote des bibliothécaires de la MD17 donnait gagnant : 

 

 

Retour sur nos lectures :

 

Pauline F :

Les Navigateurs : Paris, années 2010, 4 amis d'enfance embarqués dans une aventure fantastique quand une des leurs disparait dans les méandres d'un tableau. 

Résumé comme cela, rien d'original. Et pourtant le scenario est particulièrement bien ficelé et le lecteur se laisse embarquer dans l'enquête, en croisant des créatures inquiétantes et des artistes du XIXe siècle. Un univers mystérieux et une tension soulignée par un dessin réaliste, tout en nuances de gris qui offre, au final, un récit thriller-fantastique grand public et très accessible à tous les lecteurs. Cet album a valu également à son auteur le Prix Goscinny - Meilleur Scénariste 2025.

 

Minuit passé c'est d'abord un bel ouvrage, relié et jaspé (vous savez ces jolies tranches de livres illustrées que l'on voit fleurir sur tous les romans fantastiques ces derniers mois ? ) qui donne envie de se plonger dans le dessin riche et coloré, fidèle à l'univers de Gaëlle Geniller, déjà fortement apprécié dans Le Jardin.

L'histoire nous transporte dans un conte onirique, entre rêve et réalité pour approcher les secrets d'un vieux manoir. L'univers mystérieux et surnaturel est contrebalancé par la douce relation du père et son fils.

Je regrette simplement une fin un peu floue... qui m'a donc laissé sur ma faim.  

Cependant, l'autrice a annoncé travailler sur un nouvel opus qui nous fera retrouver Guerlain et son fils ! A suivre donc. 

 

Caroline : 

Les Navigateurs . Je ne suis pas une grande fan des BD en noir et blanc ; je ne serai donc pas allée naturellement vers "Les navigateurs"... et ça aurait été une grande erreur de ma part !! Sur un plan purement graphique, les dessins sont si précis, si détaillés et les nuances de gris si maîtrisées que les couleurs ne m'ont finalement pas manquées ; leur absence fait même sens dans ce récit fantastique. Et bien au-delà de l'aspect graphique, le scenario m'a happée : une fois ouverte, je n'ai pu refermer cette BD avant d'avoir tourné la dernière page !

Le champ des possibles. Le procédé science-fictif mis en avant dans ce récit, la réalité virtuelle, permet d'aborder des sujets sensibles sur le couple, l'amour, et plus précisément, le polyamour. Le graphisme différent selon le plan, réel ou virtuel (qui ne l'est pas tant), rend l'histoire très lisible, sous oublier le traitement des couleurs au service des sentiments, forts, que ressentent les personnages. Cette histoire m'a vraiment beaucoup touchée et j'ai longtemps pensé à certains personnages une fois le livre refermé. 

Passé Minuit . Tout d'abord, un petit mot sur l'objet-livre : c'est un très bel ouvrage, soigné et dans le thème de l'histoire. J'avais déjà beaucoup de plaisir à l'ouvrir avant même de l'avoir lu. Mes attentes n'en étaient que plus fortes. La plongée dans l'univers art-déco proposé par Gaëlle Geniller m'a plu : la finesse du dessin, les arabesques, le traitement des couleurs... Quant à l'intrigue... c'est là que le bas-blesse de mon point de vue puisque j'ai compris le fin mot de l'histoire après une dizaine de pages seulement : je pensais que l'autrice serait allée plus loin dans son scenario. Ce fut néanmoins une lecture très agréable et je comprends que les bibliothécaires participant au prix aient votés en majorité pour cet ouvrage !

 

Pauline B. :

Les Navigateurs : Une Bd intégralement en noir et blanc, cela peut faire peur. Mais parfois aussi, cela fonctionne parfaitement. C'est le cas ici avec un scenario qui nous amène dans un univers que je n'avais jamais lu ailleurs, assez riche pour que l'absence de couleurs ne soit pas un manque criant. 

Passé minuit : Un livre magnifique, dans le contenu que dans l'objet. Un très beau travail d'illustrations et de recherches sur l'architecture, la mode... Mais peut-être au détriment du scénario qui reste un peu léger à mon goût...

Le champ des possibles : J'avoue que j'ai dû me pousser pour commencer la BD. Le visuel ne me tentait pas, peu d'accroche pour l'histoire sur les premières pages ou d'empathie pour les personnages. Pour autant, le sujet a fini par me prendre et je suis allée au bout de cette histoire, me laissant surprendre par l'étendue du sujet abordé. Les couleurs sont belles, avec la dichotomie monde réel/monde virtuel vraiment bien trouvée. Finalement, une belle découverte à laquelle on repense une fois le livre fini !