La question écologique est plus que présente partout dans le monde et dans notre quotidien. Le réchauffement climatique est l'une des manifestations les plus connues de cette crise. Mais il n'est pas le seul. Il faut lui ajouter l'extinction de la biodiversité, la pollution des sols et des eaux, la surexploitation des ressources naturelles. Les écologistes ont défini cette époque comme anthropocène par l'impact significatif et mesurable de l'homme sur la Terre.

En effet, notre planète se dégrade sans que toute la population se sente encore totalement concernée et soit prête à changer ses habitudes de vie. Des actions sont proposées à chacun pour diminuer ses déchets, acheter ses vêtements et ses équipements d'occasion ou trouver des alternatives, rouler à l'électrique, utiliser les transports en commun ou le vélo. A court, moyen ou plus long terme, chacun peut s'emparer de cette question écologique.

Certains artistes se sont d'ailleurs donné pour mission de faire évoluer les mentalités et n'hésitent pas à aller à la source de cette problématique mondiale pour heurter les consciences. La nature, c'est à la fois l'homme et l'impact de l'homme sur le vivant. L'art est l'une des traces de notre passage sur terre et un moyen de faire évoluer les constats actuels. 

 

 

Il faut tout de même savoir que les problèmes liés aux déchets ne datent pas d'aujourd'hui. Il commencent à apparaître avec la sédentarisation. C'est à l'époque de l’Antiquité que les Grecs commencent à instaurer une collecte régulière des déchets et à installer des toilettes !

DarwinLa théorie de l’évolution de Charles Darwin a eu un impact sur les sciences mais aussi sur la culture et plus précisément sur l’imaginaire. Il évoque la perpétuelle transformation de toutes les espèces, animales comme végétales ou même bactériennes. Cette évolution au cours des temps géologiques (milliers à millions d’années) provoque l’apparition de nouvelles espèces, mais aussi la disparition d’autres. Cette théorie impacte le monde de l'art et inspire de nombreux artistes dans leurs représentations notamment botaniques et animalières.

L’art est donc un moyen d’exprimer ce nouveau rapport à la nature.

Premières approches 

C'est dans les années 1920 que des questions sur la consommation et la production apparaissent.MERZ_458_WRIEDT.png

Afin d’éliminer la notion de déchets, de nombreux artistes utilisent détritus et objets usagés pour fabriquer leurs œuvres. Quelques artistes, comme Kurt Schwitters, fabriquent des collages innovants qui utilisent des objets trouvés pour construire des compositions uniques et furtives dont ses œuvres les plus célèbres "Merz Pictures"

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A partir des années 1960, certains artistes prennent conscience qu'ils peuvent faire réagir la population et jouer un rôle dans cette question écologique avec un premier enjeu : la préservation de la nature !

Gérard Deschamps, membre du Nouveau Réalisme récupère des bâches publicitaires, R 1tissus, sous-vêtements, jeux de plage, skate-board et autres objets et matériaux pour en faire des tableaux. L'utilisation de ces objets vise à l'incarnation du réel et de la consommation.

0122 spectrum 02 250x500 plastic 1979 taishi hiroskawa 1576x1155L'artiste et sculpteur britannique Tony Crag utilise des plastiques usagés rassemblés par couleurs. Il se fait connaître par des installations colorées, tel que Spectrum (1979). Entre débris, déchets et éléments récupérés à mi-chemin entre Pop Art et Arte Povera, il assemble des éléments en plastique monochrome sur le sol.

 

Des projets influents

Waste Land : un documentaire sur l'art

Vik Muniz découvre les œuvres d'art non pas dans les musées mais dans des livres.IP.jpg Il commence sa carrière en tant que sculpteur et se fait mondialement connaître en 1997 pour sa série Pictures of Chocolate, puis en 2006 avec la série Pictures of Junk. Il utilise la photographie pour immortaliser les images qu’il crée à partir de confettis (comme c'est le cas dans ce portrait), terre, sucre, corde, sang artificiel, jetons de couleurs, pâte à modeler, poussière, sable, etc. Il se dit "illusionniste" en utilisant ces éléments pour reproduire des œuvres célèbres comme la joconde en confiture et beurre de cacahuète. Son travail continu avec les déchets sensibilise les gens à ce qu'ils jettent réellement. En 2010, le film documentaire Waste Land, a été réalisé par Lucy Walker dans un projet artistique inédit. On découvre les portraits de trieurs de détritus dans une immense décharge à ciel ouvert de Rio, Jardim Gramacho. L'artiste s'installe près de la décharge, et monte un projet participatif. Une de ses installations sera présentée au Musée d'art moderne de Rio de Janeiro, en marge du sommet sur le climat Rio+20.

 

"GREEN URBEX : Le monde sans nous" met en lumière la force de la nature. On imagine le silence de cette nature ayant repris ses droits, lentement, en toute discrétion. Une réelle question se pose : "À quoi ressemblerait la terre si l’homme disparaissait subitement ?"

L'exploration urbaine est une vraie source d'inspiration pour Romain Veillon, photographe professionnel passionné par la dégradation de lieux abandonnés et leur retour à la nature. Ces images reflètent la pression écologique que l’Homme fait subir à la nature, le temps qui passe et ce que deviendrait le monde… « sans nous ». Un parc d’attraction abandonné au japon qui s’imaginait concurrencer Disneyland, le “Tunnel de l’amour” qui est une ancienne voie ferrée désaffectée en Ukraine, et bien d'autres merveilles de la nature sont à découvrir dans cet ouvrage.

 

  

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RLa baleine d’argile d’Adrian Villar Rojas : “Mi familia muerta” (Ma famille morte, 2009). Une baleine échouée dans la forêt de Yatana de 27 mètres de long en plein sous-bois qui pose question. L’artiste Argentin met en avant les menaces qui pèsent sur la planète. Il y a plus de 10 ans, cette œuvre pouvait réellement étonner alors qu’aujourd’hui c’est une transcription plus courante de la crise climatique. L'artiste détruit la grande majorité de ses installations après exposition et récupère leurs éléments pour les réutiliser, ne laissant que des fragments. Lui et son équipe créent chaque nouvelle installation en utilisant des matériaux accumulés et réutilisés des précédents, en ajoutant des matériaux organiques locaux qui se décomposeront naturellement avec le temps. Cette approche offre une observation subtile sur le gaspillage et la destruction de l'environnement, reflétant l'intérêt de l'artiste pour l'ère anthropocène.

 

 

Pour aller plus loin...

Le Centre Pompidou met à disposition un cours en ligne gratuit et ouvert à tous : MOOC "Art et Ecologie" en 4 séquences sur le sentiment de Nature à l’art écologique, "L’art du déchet", "L’art avec la nature", "L’art activiste" et "L’art du vivant : biotechnologie".

Un clip engagé : 

Sorti en 2003, le tube "Respire" de Mickey 3D s’adresse à un enfant pour alerter sur l’état du monde que les adultes lui laisse. Le monde qui nous entoure est tout un sujet qui vient faire les 14 chansons de l'album "Tu vas pas mourir de rire". La nature et la pollution ("Amen", "Respire"), l'enfance ("Les enfants"), la guerre, la mondialisation sont autant de thèmes mêlés pour donner un album où chaque membre du groupe a pu amener sa touche personnelle.

Agathe

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