DVD adultes
Adam, la soixantaine, ancien champion de natation, est maître nageur dans un hôtel de luxe de Djaména (Tchad). Lors du rachat de l’entreprise par des Chinois Adam doit laisser sa place à son fils Abdel,  il vit alors cette situation douloureusement comme une déchéance sociale. Le scénario se déroule sur fond de guerre civile où le pouvoir en place demande à chacun de contribuer à l’effort de guerre soit financièrement soit humainement. Adam ne possède rien à part son fils ! Le film place le spectateur face aux interrogations d’Adam et de l’Afrique à ce jour, et met chacun devant ses responsabilités dans un monde qui se durcit . Le fils bouscule les habitudes du père, et Adam se sent très vieux. Le film combine le poids économique d’une mondialisation rampante aux contrôles militaro-policiers et au racket des plus pauvres. Cependant  Mahamt-Saleh Haroun sait jouer avec humour des situations dramatiques.  Il distille la dérision par petites touches et maintient ainsi la teneur dramatique du récit mieux que n’aurait pu le faire une bande son trop présente. Le réalisateur possède une réelle dextérité d’écriture du scénario et amène le spectateur à entrer dans le récit, à le mobiliser, le déstabiliser entre ellipse et incertitude. Ses personnages sont contradictoires donc profondément humains. Techniquement Mahamat-Saleh Haroun évoque, suggère la poésie par la lumière, le cadre, l’unité chromatique. La bande son, souvent silencieuse laisse percevoir les bruits de la guerre proche et menaçante, les sirènes, tirs d’artilleries, la radio rythme le quotidien.
« Un homme qui crie n’est pas un ours qui danse » : ce film est à l’image de cette terrible phrase de Césaire, une pierre jetée dans le marasme du paternalisme, de la compassion et des malentendus pour restaurer la conscience d’un homme africain qui se bat pour ne pas perdre pied face à la violence qui lui est faite.  

Mahamat-Saleh Haroun est né à Abéché (Tchad) en 1961, il vit en France depuis 1982. 
Premier réalisateur tchadien de l’histoire.
1999 réalise son premier long-métrage Bye-Bye Africa
2001 réalise Letter from New york City, court métrage qui obtient le Prix de la meilleure vidéo au 11e festival du cinéma africain.
2002 Abouna remporte le prix de la meilleure image au FESPACO (Festival Panafricain du Cinéma de Ouagadougou)
2007 Daratt / Saison sèche remporte l’Etalon de  bronze de Yennenga, et le Prix de la meilleure image.
2010 Un homme qui crie est sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes et remporte le Prix du Jury.
2011 Mai Festival de Cannes Mahamat-Saleh Haroun est membre du jury des longs métrages présidé par Robert De Niro.
2011 Juillet  Festival International du Film  de La Rochelle / Hommage à Mahamat-Saleh Haroun en sa présence

Un Homme qui crie [DVD] / Mahamat-Salem Haroun, réal. ; Youssouf Djaro, Diouc Koma, Emile Abossolo M’Bo …[et al.], act. - Pyramide vidéo, 2011. - 1 DVD vidéo : coul. ; 90’ (50€)
Long-métrage franco-belge de 90’
Année de production 2009
Date de sortie en salles 2010
Disponible au catalogue Colaco 2011

Du même réalisateur à la Médiathèque départementale

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