C’est un superbe roman graphique que je vous propose aujourd’hui dans le rayon... « Langues Etrangères ». Non, ne reculez pas devant ce domaine ! Car même si vous n’êtes pas vraiment bilingue en anglais, il reste accessible. Et je vous l’assure, rien que pour les illustrations il vaut largement le détour !
« This was our pact » est le récit de jeunes garçons, entre l'enfance et l'adolescence, en quête. Une histoire d’amitié qui s’oriente vers le conte merveilleux. La totalité du roman se déroule de nuit, ce qui nous offre des jeux de couleurs magnifiques, la plupart dans toutes les nuances de bleu.
C’est la fête de l’équinoxe d’automne, dans un village que l’on suppose américain, qui se clôture par un lancer de lampions dans la rivière. Comme tous les ans, quatre copains, suivis d’un cinquième garçon qui n’est manifestement pas le bienvenu, vont suivre leurs lanternes flottantes. Mais cette année, ils ont fait le serment de les pister jusqu’au bout, afin de voir où elles finissent leur course et de vérifier ce que dit la légende. Deux règles simples sont édictées : “No one turns for home” et “anyone looks back”. En résumé, on fonce et on ne se retourne pas... Un défi grisant par la quête mystérieuse et le fait de braver des interdits.
Rapidement, la promesse est rompue par l’un d’entre eux, prétextant une soirée tacos immanquable à la maison. Et juste avant de traverser le pont qu’il est défendu de franchir, deux autres abandonnent à leur tour. Déçu, Ben se retrouve seul avec Nathaniel, l'étrange camarade qui est encore là, malgré le rejet du groupe.
La prise de contact n'est pas engageante mais c’est alors que le fantastique entre dans l’histoire. Ils rencontrent d'abord un ours qui parle. C'est avec ce drôle de compagnon qu'ils vont finalement poursuivre leur route. Egarés, ils feront la connaissance d'une sorcière originale. Les deux garçons, aux personnalités très dissemblables, vont faire face à l’étrange et aux obstacles pour parvenir au bout de cette nuit interminable. Ils devront dépasser leurs différences, s’apprivoiser et s'allier pour avancer. La récompense est au bout du chemin et au-delà.
Les illustrations nous promènent dans de beaux paysages nocturnes. Certaines, pleines pages ou doubles pages, sont véritablement envoûtantes. Avec une couleur dominante à la fois (surtout du bleu mais aussi du jaune ou du rose), les jeux de contraste et de lumière renforcent l’atmosphère onirique du récit.
A travers cet univers, on perçoit les différentes influences de l'auteur-illustrateur, Ryan Andrews, américain exilé au Japon.
Et si vraiment vous êtes réfractaire à l’anglais, il est paru sous le titre « Le serment des lampions » aux éditions Delcourt… peut-être bientôt dans nos bacs (suspens).
A partir de 11 ans pour des enfants bilingues, et au-delà, sans limite d’âge, pour ceux qui ont gardé un côté rêveur.