Deux confinements n’auront pas empêché Christian Jolibois et Christian Heinrich de fêter, tout au long de l’année, les 20 ans de leur saga Les P’tites Poules. Basse-cour chanceuse car peu confinée, elle. Ses poules aventureuses passent la porte à chaque début d’album, où une problématique se pose, et vont découvrir le monde avant de retrouver leur nid une fois le problème résolu.
Ces personnages drôles et attachants, emberlificotés dans des histoires extraordinaires et loufoques se déroulant dans un Moyen-Age truffé d’anachronismes, font le bonheur des lecteurs de tous âges. Intégrant mille références artistiques et historiques, les ouvrages servent même d’outils de travail en classe. Joie des professeurs partagée par les éditeurs qui voient les ventes exploser à chaque parution d’albums ou produits dérivés.
Sommaire :
- Une couvée à deux croupions : faisons connaissance avec les deux Christian
- Il y a 20 ans, une première éclosion : "La petite poule qui voulait voir la mer"
- L’arbre à poules, généalogie qui cloue le bec
- Pitikok, la série parallèle du papa poule
- Un poulailler bien gardé par Pocket jeunesse
- Des P’tites Poules aux œufs d’or : cahiers éducatifs et jeux de société
- Sélection d'ouvrages
Une couvée à deux croupions : faisons connaissance avec les deux Christian
Une connaissance commune, une rencontre à Paris en juin 1995, et hop c’est parti pour une success story que je vous raconte ici.
Il était une fois un artiste Alsacien, et un écrivain Bourguignon en recherche chacun d’un collaborateur. 500 kms séparaient Christian Jolibois et Christian Heinrich. Pourtant, grâce à un lien amical, la capitale accueillit ces deux terriens et vit naître des échanges passionnés. Tous deux influencés par le théâtre, leur sens de la formule bâtit rapidement leur première histoire. Vingt ans de différence n’empêchèrent pas une entente parfaite et une collaboration de longue durée sans penser qu’un jour Les P’tites Poules les mèneraient jusqu’en Chine.
Ce résumé manque de personnalité, penchons-nous alors sur le parcours des auteurs.
Christian Jolibois, écrivain, que le théâtre a toujours inspiré, raconte régulièrement des histoires pour les petits. Dans une perspective dynamique de la lecture, il privilégie le dialogue aux descriptions afin de permettre aux parents, et autres lecteurs, de faire les voix.
Dans l’œuvre de cet auteur, une récurrence pour les pays lointains, les éléments historiques, de contes, chevaliers, trois mousquetaires, saute aux yeux. Quelques fois même les histoires se rapprochent. Par exemple, la Chine, l’entourage de l’empereur et les volatiles se retrouvent à la fois dans le conte de C. Jolibois “La princesse aux doigts d'or” (Milan, 2018) et “Les P’tites Poules et l’œuf de l’empereur”, 17e titre de la saga sorti le 3 octobre 2019.
Donner envie de discuter reste toutefois l’objectif des auteurs des P’tites Poules. Une idée générale comme la mort, l'absence, l’amour, la violence est présente dans les réflexions de départ puis distillée dans l’histoire en imaginant les futurs échanges parents-enfants, ou à l’école. Car, étonnamment, ces albums permettent de débattre en classe, d’apprendre à lire en riant, ce qui dépasse les auteurs mais en sont pleinement ravis.
L’initiation à l’art est également une passerelle qu’offre la saga grâce aux superbes illustrations dessinées et mises en peinture par Christian Heinrich.
Dans la série des P’tites Poules, le langage des images raconte autant que les mots, parfois même autre chose pour les compléter. Le talent de Christian Heinrich, illustrateur alsacien, permet cette richesse de lecture.
Enseignant à l’École des Arts décoratifs de Strasbourg, l’acolyte de Christian Jolibois vit et dessine à Schiltigheim.
Son inspiration en termes d’illustrations pour les P’tites Poules provient de ce qui l’a nourri enfant c’est-à-dire la richesse des détails et des éléments secondaires de Benjamin Rabier et Félix Lorioux. Les idées germent aussi durant les échanges avec l’écrivain, une collaboration qui est rare lors de la création d’un album. Mais au début, cet artiste, habituellement illustrateur de documentaires, a dû faire évoluer sa main et son regard afin d’intégrer de l’humour dans ses dessins, torsion difficile.
Cet effort a contribué au succès de la saga. La double lecture des images engage les enfants à prendre un temps d'observation des premiers plans, qui racontent avec simplicité la scène essentielle, mais aussi de repérage de la sculpture connue camouflée ou du tableau célèbre détourné qui lie l’ensemble.
L’amour de la précision de Christian Heinrich le rend capable d’illustrer une assemblée de poules en crayonnant une expression différente pour chacune d’elles. Une double page dessinée exige une journée entière de travail (hors maturation). Son complice l’admire. Dans cette vidéo (cliquer sur l'image ci-dessous), voici l'artiste à l'œuvre avec une technique particulière, un dessin à dos de plume : "La bouillasse du confinement pour Coquenpâte" sur Insta.
Il y a 20 ans, une première éclosion : "La petite poule qui voulait voir la mer".
La première rencontre, à Paris, de Christian Jolibois et Christian Heinrich donne lieu à des échanges par fax. Un début de travail dans la jubilation aboutit à la sortie d’un album en format poche, “La petite poule qui voulait voir la mer” contenant un début et une fin, une histoire avec une belle chute qui ne suggère pas de suite.
Au grand étonnement de l’éditeur, les ventes ne cessent d’augmenter ainsi que les réclamations d’enfants et de libraires de retrouver Carméla, Pitikok et leur poussin rose dans un prochain livre. La série n’étant toujours pas au programme, un second épisode voit tout de même le jour. Un succès encore plus grand attend nos compères alsacien et bourguignon, qui entament alors une réelle collaboration dans l’émerveillement le plus total.
Lorsque plus de 2 millions d’exemplaires sont vendus en France, les P’tites Poules s’exportent en Chine. L’enfant unique de l’époque adore cette fratrie qui vit des aventures en toute liberté. Les auteurs ont vu ces jeunes chinois littéralement tomber de rire et les ventes exploser.
Les aventures extraordinaires se succèdent, chacune prenant 4 à 5 mois de maturation pour arriver à équilibrer texte et images d’un scénario. Mais c’est en coqs en pâte que C. Jolibois et C. Heinrich tricotent leur matière jusqu’à obtenir une histoire passionnante, validée avant parution par les compagnes des auteurs et leurs enfants, cobayes enviables.
Nos poules devenues stars se confrontent tout naturellement à des personnages historiques, elles influent parfois même sur le cours de l’histoire. Cet amusement de jouer avec de grandes références est le point commun de nos créateurs. L’écriture du synopsis d’un épisode débute toujours par un ping-pong d’idées rigolotes, d’un renchérissement durant 4-5 jours d’où un récit truffé d’humour sur plusieurs niveaux qui fait, par conséquent, rire toutes les générations. Mais les auteurs avouent tout de même que les enfants de 5 ans ont un humour particulier, qu’ils sont difficiles à faire rire peut-être à cause d’un manque de références historiques et artistiques, et de second degré.
Depuis deux décennies, au fil de tant d’aventures, les personnages ont pris de l’épaisseur, leur image et les caractères se sont forgés. Cette indépendance acquise, les auteurs placent logiquement dans une histoire ceux qui sont aptes à accomplir l’action souhaitée. Voici une vidéo démontrant la complicité des auteurs au travail.
L’arbre à poules, généalogie qui cloue le bec.
Il y a 20 ans, la poule, personnage peu présent dans la littérature de jeunesse à part la Petite Poule rousse, semble le choix idéal pour devenir une héroïne romanesque. Les enfants se projettent facilement dans cette bête à plumes à condition que cette volaille ait une forte personnalité et une posture de tigre dans son illustration pour contrer l’image répandue de l’animal idiot.
De plus, petits, paysans, les auteurs avaient pour mission, avant d’aller à l’école, de donner à manger aux poules, et le jeudi, nettoyer le poulailler. Ces souvenirs d’enfance ont aidé au choix des personnages et apportent, encore aujourd’hui, de précieuses informations pour écrire les albums.
Petit récap des liens familiaux afin de comprendre mieux cette saga.
A la cime de l’arbre généalogique des P’tites poules se trouvent Carméla et Pitikok. Leur incroyable rencontre se déroule lorsque Carméla refuse de passer son temps à pondre et décide de réaliser son rêve, voir la mer. Elle quitte alors le poulailler pour la grande aventure qui la mène sur le bateau de Christophe Colomb. « La petite poule qui voulait voir la mer » raconte ses péripéties qui débouchent sur la découverte de l’Amérique et, sur place, du mâle de sa vie, Pitikok. De l’amour entre ce coq rouge et Carmela, poule blanche, va naître le petit poussin rose Carmélito.
Anecdote inattendue, provenant des professeurs des écoles après lecture de ce premier album, mais qui démontre la modernité de C. Jolibois et C. Heinrich : Carmela ramène Pitikok en Europe, petit détail logique pour les auteurs puisque Carmela est l’héroïne de l’histoire. Mais gros bouleversement chez les enfants avec le questionnement à l'énonciation de cette action, mine de rien féministe toutefois acceptée : “comment ? la fille ne va pas chez le monsieur ?”.
Après réclamation du lectorat, un deuxième puis un troisième album sortent en 2002. Carmélito, et sa nature aventureuse comme sa mère, prend la vedette en compagnie de personnages secondaires forts tels que Bélino, qui sert de faire-valoir pour les héros, Coqenpâte, Molédecoq et Bang Coq. « Un poulailler dans les étoiles » dévoile la témérité du jeune poulet métisse : avec le jeune bélier Bélino, son ami fidèle, ils partent à la rencontre des poules vertes avec des dents dont l’étrange poulailler vient d’atterrir. Voici cet album feuilleté et lu sur Youtube par Sandrine, animatrice dans une école en Dordogne.
« Le jour où mon frère viendra » agrandit la famille. Carmélito rêve d'avoir un petit frère pour jouer à saute-poulet ou à tire-l'asticot. Mais ce n'est pas si facile. Il faut couver l'œuf pendant trois semaines et rattraper les deux hérissons gourmands qui l'ont volé. Carmélito se lance à leur poursuite et arrive à temps pour assister à l'éclosion. Carméla et Pitikok deviennent cette fois-ci parents d’une petite Carmen, qui se révèlera courageuse, espiègle et intelligente au fil des albums suivants. D’ailleurs les lecteurs voient Carméla vieillir au fur et à mesure des épisodes, décision des auteurs d’effacer peu à peu ce personnage pour laisser sa descendance prendre le relais des aventures (“Sauve qui poule”, 2007).
"Pitikok", la série parallèle du papa poule
C. Jolibois a imaginé le personnage de Carméla pour un spectacle, C. Heinrich l’a dessinée dans le premier album « La petite poule qui voulait aller voir la mer », où elle rencontre Pitikok. Si Carméla laisse la vedette à ses enfants Carmélito et Carmen dans la saga des P’tites Poules, de son côté Pitikok est mis en avant dans une série parallèle qui raconte son enfance en Amérique, Nouveau Monde que découvriront Christophe Colomb et Carmela.
Les aventures de Pitikok, poulet rouge et malicieux, s’adressent cette fois-ci aux enfants à partir de 3 ans. Même si ce nom n’existe pas, à l'oral il prend tout son sens, c’est ce qui anime C. Jolibois. Le jeune lecteur connait ce genre de jeu avec les mots et l'oralité, dans “Blaise et le château d'Anne Hiversère” par exemple de Claude Ponti, auteur-illustrateur d’histoires de poussins vraiment pas comme les autres, à croire que la volaille inspire les écrivains jeunesse !
« Coq-Guili-Guili-Doo! » coqueline Pitikok avant d’entrer en action pour résoudre un problème. L’enfant reprend volontiers ce slogan. Cette série d’albums l’amuse mais lui permet également d’appréhender les chiffres (“Pitikok et la plume magique”), les saisons (“Pitikok et la forêt enrhumée”) et autres éléments de la nature, mais aussi la séparation (“Pitikok et le bébé bison”). Les illustrations à l’acrylique s’adaptent bien à la tranche d’âge ciblée puisqu’elles sont vives et marquent les volumes, plus qu’à l’aquarelle, adoptée au départ par C. Heinrich.
Depuis 2009, ce préquel compte 7 volumes et un album collector de quatre titres. Dès le 12 novembre 2020, la boucle se boucle, le volume 8 “Pitikok et la petite poule blanche” fait le lien avec le premier tome de la saga Les P’tites Poules. Aussi célèbre que cette dernière, la série Pitikok conquit le monde. 2020 voit “Pitikok chasseur de cauchemars” être traduit en langue chinoise et l’album collector en finnois.
Les Christian ne sont pas peu fiers d’annoncer sur Facebook que le dernier volume va permettre la parution d’un deuxième album collector contenant les quatre autres histoires, et que plein d’autres surprises autour de Pitikok suivront. Les éditeurs ne sont pas prêts de descendre de leur petit nuage bien moelleux.
Un poulailler bien gardé par Pocket jeunesse
Les auteurs ont pensé ces albums pour une lecture à voix haute parce qu’ils savent qu’elle renforce les liens notamment parents-enfants. Les professeurs des écoles se sont également emparés de ces livres pour travailler différents thèmes, et les éditeurs l’ont bien compris.
Pocket jeunesse, l’éditeur gagnant de cette success story, veille sur ce précieux poulailler, qui compte désormais dix-huit aventures. Il le valorise au maximum : le format des ouvrages de la saga Les P’tites Poules grandit en même temps que le succès. D’un Kid pocket de 18x11 cm, le poche est devenu album souple de 20 cm pour voir aujourd’hui chaque volume paraître en cartonné de 30 cm voire 37 cm pour les éditions anniversaires, ce qui met joliment en lumière les illustrations de Christian Heinrich.
Pocket n’en finit pas d’étendre son catalogue et propose des albums collector rassemblant quatre volumes des P’tites Poules, des albums en fichiers numériques à télécharger en format e-pub, des livres-cd, des pop-ups, et même un cahier de dessin animé “Le jour où mon frère viendra” où l'histoire alterne avec des coloriages à photographier et qui s'animent grâce à une application gratuite téléchargeable, de quoi ravir les fans !
Des P’tites Poules aux œufs d’or : cahiers éducatifs et jeux de société
Comme tout personnage remportant un succès fou, les P’tites Poules se déclinent en produits dérivés des plus variés, du cahier éducatif aux étiquettes pour vêtements en passant par la version audio (extrait sur Lizzie) et les jeux de société. En voici quelques exemples.
Parmi les livres, les traductions en alsacien et en breton du premier titre sont une évidence pour les éditeurs locaux, Nuée Bleue de Strasbourg et TES de St Brieuc. Côté langue, Pocket jeunesse, dans “J'apprends l'anglais avec les p'tites poules : welcome to the Chicken Company !”, engage Bridget Johnson et les deux Christian sur un ouvrage autour de thèmes de la vie quotidienne qui abordent le vocabulaire de base ainsi que des activités pour réutiliser les mots appris.
Pour les rendre ludiques, les outils éducatifs sont en effet friands des P’tites Poules. Retz publie des guides pédagogiques scolaires comme “5 séquences pour lire La petite poule qui voulait voir la mer : cycle 2" de Bernard Couté, et « Cerises surprises chez les p'tites poules : CE1-CE2 » : un album sans texte, support pour écrire une histoire, accompagné d’un guide proposant une démarche, des exemples de production d'élèves et 29 fiches à photocopier. Le CD ROM reprend les fiches et les pages de l'album.
Afin de s’immiscer dans la sphère familiale, Retz mise sur les activités estivales avec ses cahiers “Je révise avec les p'tites poules” allant de la Grande section au CE2. Quant à Bordas, il créé la collection “Cocorico je sais lire !” en commençant par des ouvrages pédagogiques : “Cahier de graphisme avec les p'tites poules : dès 3 ans” pour se préparer au tracé des lettres et des chiffres, et “Cahier d'écriture avec les p'tites poules : dès 5 ans : pour droitier et gaucher”. Puis Marie-Christine Olivier, conseillère pédagogique, et Jean-Christophe Raufflet, illustrateur, ont complété cette collection avec des histoires courtes pour s’initier à la lecture, accompagnée d'une présentation des personnages, de jeux et de conseils pour les parents. Quatre titres à ce jour, “Les p'tites poules à Paris” et “L’ami de Carmélito” en Niveau 1, “Le fantôme de la basse-cour" et “Carmen entre au CP” en Niveau 2.
Les jeux et produits dérivés profitent surtout aux éditions Livres du Dragon d’or et Pocket jeunesse. A côté du calendrier de l'Avent avec 24 stickers repositionnables et des jeux de mots sous les volets pour animer le poulailler sous la neige, et de l’agenda illustré avec des jeux et des informations sur les personnages, le lecteur peut jouer en famille avec les P’tites Poules. Le classique puzzle et le jeu de cartes basé sur les cris des animaux de basse-cour côtoient des jeux plus complexes. Pocket Jeunesse associés à Blue Orange ont créé Mindo, un jeu de logique dans l’univers des P’tites Poules pour 1 à 4 joueurs, accessible dès 5 ans pour des heures de casse-tête en perspective grâce aux différents niveaux de difficulté. L’escape game “Les P'tites Poules perdues” promet également de bons moments partagés : Carmen, Carmélito et Bélino sont perdus et trouvent refuge dans une grotte abandonnée. Ils doivent retrouver le chemin du poulailler avant la nuit. Pour les aider, le joueur doit résoudre des énigmes, remporter des défis et parcourir différents lieux en quarante-cinq minutes. Avec une bande-son pour s'immerger dans l'ambiance.
Christian Jolibois pense que ses P’tites Poules sont parfaites pour le cinéma parce qu’elles parlent beaucoup et bougent sans arrêt. Une série 3D, diffusée en 2012 à la télévision, prouve en effet leur caractère télégénique.
Dans le dessin animé “On a volé le soleil”, que voici, Carmen et son frère effectuent le premier voyage en Montgolfière, ils ont volé la vedette aux frères inventeurs :
En conclusion de cet article, pas encore de la saga des P’tites Poules ! il ressort de cette fabuleuse rencontre entre Christian Jolibois et Christian Heinrich, auteur et artiste isolés, une série incontournable que les enfants d’il y a vingt ans passeront à leurs propres enfants c’est certain.
Les jeunes lecteurs s’approprient ces aventures remplies de références historiques et artistiques distillées avec humour en se déguisant, produisant des pièces de théâtre. Ils réclament le retour de certains personnages, des suites, de l’histoire d’amour avec Roxane notamment. Mais les deux Christian mijotent déjà beaucoup de projets. En terme de suites, ils rêvent de faire revenir les poules vertes avec des dents qui avaient bien fait rire l’illustrateur. En attendant, savourons le dernier titre sorti du nid, “Les P’tites Poules et la rivière qui cocotte” paru le 1er octobre 2020 : après une bataille de gadoue, Carmen, Carmélito et Belino prennent le chemin de la rivière pour aller se baigner. Mais celle-ci a une couleur étrange et sent très mauvais. Le trio remonte le gué pour découvrir la source du problème.
“Il y a 20 ans nous soulevions tous les deux, une pierre qui semblait ne peser rien. Deux décennies plus tard, elle nous surprend par le poids qu’elle représente. Pourtant, c’est avec la même joie que nous la portons encore.” Christian Jolibois et Christian Heinrich