Voici un petit personnage que les petits vont aimer retrouver dans plusieurs histoires d’une même autrice finlandaise, Riikka Jäntti publiées aux éditions Cambourakis.
Personnellement, j’ai trouvé les différents albums d’une qualité un peu inégale parfois dans la manière de traiter le propos, mais tout a commencé d’abord par un coup de cœur.
« Petite souris fête Noël » m’a conquise sur tous les plans. Le sujet de l’attente de Noël se prête bien à l’impatience et aux possibles difficultés face à la frustration que peuvent vivre les tout-petits. Petite souris est un jeune garçon qui vit avec sa maman. Dès le début du mois de novembre, il se questionne et s’impatiente de l’arrivée de Noël. Sa maman lui explique qu’il faut attendre un mois et lui montre bientôt (un peu trop tôt ?!) son calendrier de l’avent. Il faut dire qu’en Finlande, pays du Père Noël, tout le mois de l’avent est marqué par l’ambiance des fêtes et leurs préparatifs. Pour patienter, Petite souris fait des bonshommes en pain d’épices, découvre les surprises de son calendrier de l’avent, dit au revoir à ses amis pour les vacances, s’enthousiasme de la neige qui tombe. Le jour du réveillon de Noël est marqué par les préparatifs, l’arrivée des grands-parents, le partage du repas et la distribution des cadeaux, déposés à la porte par un lutin qu’on ne voit pas mais que Petite souris imagine. Les douces illustrations, composées majoritairement des couleurs de Noël (rouge, vert, doré), ont un charme indéniable. Ce qui donne à cet album au petit format carré un côté un brin traditionnel tout en étant moderne.
J’ai beaucoup apprécié l’impression de réalisme qui se dégage de cet album, proche du quotidien des enfants et de leurs émotions.
Plusieurs autres albums suivent autour de différentes thématiques qui sont toujours un support pour aborder le quotidien de l’enfant qui grandit et les relations avec le parent.
Par exemple, dans « Petite souris a un invité », le petit personnage veut apprendre à faire tout seul, fait parfois des erreurs, mais il est toujours soutenu par le regard bienveillant de sa maman. Il est donc aussi question d’éducation et d’apprentissage de l’autonomie. C’est ce qui transparaît le plus dans « Petite souris n’en fait qu’à sa tête » où il dit non à presque tout, surtout aux contraintes du quotidien (aller s’habiller, se dépêcher, manger des brocolis, se brosser les dents,…). La maman, qui fronce alors les sourcils, apparaît toujours patiente mais ferme.
Pour « Petite souris va à la campagne », c’est plus la découverte, la transmission et le partage en famille qui sont évoqués à l'occasion d'un week-end dans un chalet à la campagne. Il en est de même dans « Petite souris passe un bel été », où le duo mère-fils partage des grandes vacances d'été bien remplies avec de nombreuses activités. Dans ces deux nouvelles aventures, on y retrouve un « petite souris » qui a grandi (plus posé, il commence à savoir écrire,...). Il en émane le sentiment d'un temps suspendu, de partage de moments privilégiés, même dans la simplicité, dont il faut savourer chaque instant.
Les textes sont courts, simples et efficaces tant dans le récit que dans les échanges entre la mère et le fils. Les illustrations aux tons pastel, ambiance scandinave, n’en sont pas moins colorées.
Une petite série qui se démarque par son originalité, à proposer aux enfants à partir de 2-3 ans jusqu’à 5-6 ans, en fonction des albums.