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Le "Film Noir" est un courant cinématographique apparu aux USA, il s’inspire des auteurs de nouvelles de détectives tels que Dashiell Hammett ou Raymond Chandler. L’apogée de ce genre cinématographique se situe à la fin des années trente aux USA où l’environnement socio-économique de l'époque lui sert de creuset.
Certains critiques font remonter le Film noir au film de Joseph von Sternberg : "Les nuits de Chicago" (Underworld) en 1927. Une période très créative de 17 ans s'ouvre en 1941 avec "Le Faucon Maltais" (The maltese falcon) de John Huston, adapté de l’œuvre de Dashiel Hammet et se clôt avec "La Soif du mal" (Touch of Evil) d’Orson Welles en 1958 qui est considéré comme le dernier Film noir classique.
Durant ces dix sept ans, environ 400 films répondent aux critères de définition du Film noir. Ce genre cinématographique se réfère au film policier classique, de détectives ou de gangsters, il emprunte au film psychologique et au film d’atmosphère. Il apparaît chronologiquement après le film de gangsters qui lui, illustre la prohibition.
Environnement historique et sociologique du genre
Le "Film Noir" demeure avant tout le reflet d’une période donnée, qui apparaît de façon récurrente, durant les années 40/50 jusqu’à nos jours. Il est le reflet, l’exutoire des angoisses de périodes sombres. 
La crise économique de 1929 toucha durement les USA. Les grèves et les conditions économiques intérieures déplorables constituent le quotidien des américains et malgré la politique de Franklin Delano Roosevelt, le New Deal ne peut résoudre tous les problèmes. Le pays est en crise. La seconde Guerre mondiale, la guerre de Corée, et la guerre froide, vont suivre. Les USA comptent leurs morts. Les vétérans rentrent au pays choqués, trahis, inadaptés, la fraternité virile de la guerre a aussi mis à mal les barrières sociales. Ces différents facteurs poussent à l’étourdissement ou au questionnement. La psychanalyse et les théories freudienne, influencent aussi le Film Noir. Les héros au passé amnésique y sont en quête de leur propre identité.
Par la suite le cinéma américain se frotte au Maccarthysme. La chasse aux sorcières frappe les acteurs hollywoodiens que nous retrouvons pour certains à tourner dans les Films Noirs.
Situation et caractéristiques esthétiques
Ce genre cinématographique a longtemps été considéré par la profession comme le cinéma de «série B», présenté en avant-programme, première séance de longs métrages, films à petits budgets, aux décors simples sans effets spéciaux, peu coûteux, qui recouraient souvent à des acteurs débutants.
La source d’inspiration de ces films se situe comme nous l’avons noté précédemment, dans la littérature policière américaine à l’univers sombre. Le Film Noir est par essence pessimiste. Le héros est un privé de seconde zone, à la morale floue et souvent aussi désabusé que la victime qu’il est censé défendre, pris dans le piège d’un monde sans issue, cynique et blasé, englué dans des situations inextricables, souvent manipulé par son commanditaire, ou bien, par une femme fatale qui croisera sa route et le mènera à sa perte. Les thèmes récurrents sont le meurtre, l’infidélité, la trahison, la jalousie, le fatalisme. Les seconds rôles sont riches, autonomes, en rupture avec les critères
classiques.
Ce genre cinématographique s’intéresse de façon privilégiée à sa victime (Sam Spade dans Le Faucon Maltais ou Philippe Marlowe dans Le Grand sommeil).
D’un point de vue esthétique, ces longs métrages relèvent autant de l’expressionnisme allemand (M le maudit de Fritz LANG 1931) que du réalisme poétique français (Le Jour se lève de Marcel CARNE 1939). La lumière est contrastée. Le cadrage laisse de larges plans dans l’obscurité. Enfin le décor est souvent urbain, nocturne, clos. La couleur ne sera utilisée qu’en toute fin de période (Vertigo de HITCHCOCK ou Party Girl de Nicolas RAY).
Filmographie
1945. La rue rouge - Fritz LANG
1941. Le faucon maltais (The Maltese Falcon) - John HUSTON
1943. L’ombre d’un doute (Shadow of a doubt) - Alfred HITCHCOCK
1944. Assurance sur la mort (Double indemnity) - Billy WILDER
1944. Laura - Otto PREMINGER
1946. Gilda - Charles VIDOR
1946. Le facteur sonne toujours deux fois (The postman always rings twice) - Tay GARNETT
1946. Les tueurs (The kllers) - Robert SIOMAK
1946. Le grand sommeil (The Big sleep) - Howard HAWKS
1947. La griffe du passé/ pendez-moi haut et court (Out of the past) - J.TOURNEUR
1948. Le secret derrière la porte (Secret beyond the door) - Fritz LANG
1948. La dame de Shanghaï (lady from Shanghaï) - Orson WELLES
1949. L’enfer est à lui (White heat) - Raoul WALSH
1949. Les amants de la nuit (They live by night ) - Nicolas RAY
1950. Quand la ville dort (The Asphalt jungle) - John HUSTON
1950. Les forbans de la nuit (Night and the city) - Jules DASSIN
1951. L’inconnu du nord-express (Strangers on a train) - Alfred HITCHCOCK
1953. Le règlement de compte (Heat big heat) - Fritz LANG
1955. En quatrième vitesse (Kiss me dealy) - Robert ALDRICH
1958. La soif du mal (Touch of evil) - Orson WELLES
1958. Sueurs froides (Vertigo) - Alfred HITCHCOCK
