Après un travail acharné par le passé, Kinji a réussi à devenir un rentier et à jouir des fruits de son travail sans plus avoir à lever le petit doigt
. Il en est pleinement satisfait et ne peut s’empêcher de mépriser ceux qui , en dessous de lui, doivent vivre à la sueur de leur front.
Son rêve s’achève quand, un jour, un portail magique le transporte dans un monde peuplé de créatures humanoides étranges. Rapidement endettés dans ce nouveau monde, Kinji se retrouve dans une mine de cristaux à travailler pour une entreprise qui traite ses employés comme des esclaves.
Bien décidé à s’extirper de sa condition, Kinji veut gravir les échelons et s’enrichir rapidement mais tout n’est pas si simple…
Ce titre est une réelle bonne trouvaille. Il fait le tour de force de mêler certains classiques de l’héroic-fantasy (les monstres, l’exploration de donjons etc.) avec une vision capitaliste du travail et une interrogation sur l’exploitation des travailleurs sauce soviet de 1917 tout en étant méchamment drôle.
Quel délectation de pourvoir suivre ce héros intelligent mais un peu loser quand il s’acoquine avec des monstres qui lui coutent bien plus qu’il ne lui apporte, quand il suit une formation de cadre qui le transforme presque en esclave servile mais aussi quand il réussit à convaincre quelques ouvrières d’une colonie de fourmis géantes de monter un syndicat et d’organiser une grève. Tout cela afin de destituer la reine de la colonie pour lui piquer sa place et faire travailler les ouvrières encore plus mais pour son seul profit.
Alors n’hésitez pas et venez découvrir un nouveau genre : la fantasy prolétarienne.
- Yasumura, Youhei .-The Dungeon of black company .-Komikku éditions.- 174 P.- 6€95 .-2018
Vincent Ballet