Bien sûr mes oreilles avaient déjà "savouré" Pink Floyd avec Money de l'album Dark side of the moon, bien sûr Syd Barrett était déjà parti depuis 6 albums (tant de titres nous le rappellent sur les 2 faces de cet album [et oui, je l'ai découvert au temps béni du vinyle peu avant mon 10e anniversaire] c'est au fond SON album sans lui), mais je n'ai découvert le Pink Floyd de Syd que bien plus tard, juste avant ses albums solos...
Mais revenons à nos moutons, même si on ne les a plus entendus depuis l'album Animals...
C'est un album charnière dans la carrière du Floyd, entre nostalgie du bon vieux temps perdu et désillusion de ce que devient l'industrie musicale. C'est aussi l'album où le rôle prédominant de Roger Waters se dessine (The Wall, 4 ans plus tard sera l'aboutissement de ces prémisses).
L'album s'ouvre sur les parties I à V de Shine on you crazy diamond les 4 membres du groupe conjuguent leurs talents pour offrir une pièce alliant construction parfaitement équilibrée et efficacité sobre, la voix de Waters (qui n'intervient qu'après 8 minutes 43 secondes) accentue le côté émotionnel de l'intention du morceau, l'irruption des saxophones qui s'effacent progressivement derrière les notes de guitare amplifie encore l'effet.
Welcome to the machine et Have a cigar qui forment le cœur de l'album sont axés sur la trahison du progrès et l'industrie musicale toujours plus avide de bénéfices et de plus en plus frileuse face à l'innovation créatrice ; leur construction musicale est plus torturée et volontairement moins fluide.
Wish you were here dès ses premières notes évoque la nostalgie et sa construction musicale dépouillée est un réel plaisir inépuisable (avec une petite odeur de feu de camp ou de fin de soirée entre guitaristes...) dont je ne saurai que vous recommander l'écoute encore et encore. J'ai presque l'image d'un Syd Barrett s'éloignant dans le soleil couchant tel Lucky Luke à la fin des albums de Goscinny et Uderzo.
L'album se termine sur les parties VI à IX de Shine on you crazy diamond, qui commencent dans une ambiance post-apocalyptique pour retrouver, avec la voix de Waters, à la fois les accents nostalgiques et la construction ciselée du début.
Cet album a su m'accompagner pendant moult lectures de romans et de nouvelles de Science Fiction, il guide souvent mes rêveries du premier sommeil, c'est une part importante de mon univers.
Vous l'aurez compris, mes mots me semblent si futiles face à l'immensité de l'œuvre, ce qui fait que je l'écoute encore en écrivant ces mots et que sitôt le dernier morceau terminé, je vais presser encore la touche "play", enjoy !
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