Sur fond noir, le visage d’une jeune fille. Cheveux sombres comme l’ébène, peau blanche comme la neige et lèvres écarlates, elle contemple la pomme rouge qu’elle tient dans la main …
A l’image de sa superbe couverture, ce qui séduit d’emblée dans cette version de Blanche-Neige, c’est sa beauté formelle : en jouant du clair-obscur et des contrastes de couleur, les magnifiques tableaux de François Roca donnent beaucoup d’intensité aux scènes représentées.
La volonté de proposer un beau livre se retrouve également dans le format imposant et dans la mise en page, avec l’omniprésence de la couleur or dans les pages de garde, le titre et les cadres ornant le texte.
Quant au texte, il s’inscrit dans une tendance de l’édition de contes classiques* : ni traduction littérale ni détournement, il s’agit d’une réécriture littéraire et personnelle par un romancier ou une romancière reconnus par ailleurs.
En gommant la dimension merveilleuse du conte et en accentuant sa tension narrative, Charlotte Moundlic propose ici une version très contemporaine qui adresse le conte à un public sensiblement plus mature que les versions habituelles.
*Tendance initiée dans le monde anglo-saxon avec par exemple l’adaptation des contes de Grimm par Philipp Pullman ou la version de La belle au bois dormant de Neil gaiman, La belle et le fuseau ; en France, outre Charlotte Moundlic qui a également publié récemment Barbe Bleu, toujours avec François Roca (bientôt à la MD), Cécile Roumiguière a proposé une relecture de Peau d’âne en 2019.