Voilà un essai passionnant d'une grande journaliste, romancière et grande voix de la radio, Laure Adler, qui se penche sur un sujet tabou : la vieillesse.
Cette "voyageuse de nuit" nous convie à une balade au cœur de son intimité de femme de 70 ans, nous décrit une société qui méprise ses vieux, comme 50 ans avant elle , Simone de Beauvoir nous avait déjà alertés dans un essai intitulé "La vieillesse".
Qu'est-ce que c'est qu'être senior dans notre société actuelle où "vivre le rapport au temps qui passe devient un sport de combat", où 100 ans va devenir un âge banal et, où l'on voit, en cette période de covid, la culpabilité, la honte des plus âgés et l’inquiétude qu'ils suscitent.
C'est aussi une véritable promenade littéraire aux côtés de Flaubert, Montaigne mais aussi Annie Ernaux, Marguerite Duras, Proust, Chateaubriand, Nathalie Sarraute, Mona Ozouf, pour ne citer qu'eux. On se délecte de leur rapport au temps qui passe, au corps qui nous rappelle notre finitude...
Ce livre reste très touchant, optimiste même : " prendre des années est une fatalité, savoir vieillir est une possibilité et peut même devenir un art " : de quoi se réjouir !