Construit en trois parties, ce roman se déroule sur 1500 ans d'histoire chinoise
mais ne couvre pas l'ensemble de cette période : un bon temporel a lieu entre le IIIème siècle et le XVIIIème siècle.
Ainsi, Estelle Faye nous propose trois instantanés d'un monde en marche, un monde dont la magie disparaît peu à peu. Ce récit, à la croisée de la légende et du récit de fantasy, possède une aura intemporelle bien qu'il soit paradoxalement ancré dans l'Histoire ; l'utilisation du présent de l'indicatif renforce cette impression, tout comme l'ambiance très onirique de certains passages. Les images poétiques se succèdent, ainsi que les émotions, exprimées dans une langue simple mais jamais simpliste.
Le récit est riche en rebondissements, en aventures, et s'il se déroule de façon assez linéaire, le bon temporel entre la première et la deuxième partie, crée une rupture et fait naître beaucoup de questions chez le lecteur : le monde a changé, nos personnages aussi et on les redécouvre, marqués par le temps ; ce sont eux, mais ils sont autres.
Enfin, le roman nous montre différents visages de l'amour : les relations entre les protagonistes sont traitées avec beaucoup de subtilité, une grande force de ce roman. Une très belle découverte !
NB : la très belle illustration de couverture est signée Amandine Labarre qui a obtenu pour celle-ci le prix Imaginales 2013 de l'lllustration de fantasy. L'auteur m'a confié lors d'un salon que cette couverture correspondait exactement à ce qu'elle avait imaginé pour ces personnages et elle ne connaissait pas encore Amandine Labarre !
Caroline