Romans adulte
5 romans adulte, 5 coups de coeur aux thèmes variés ...
Long Island de Christopher Bollen, Nos vies de Marie-Hélène Lafon, Bakhita de Véronique Olmi, Point Cardinal de Leonor de Recondo, Summer de Monica Sabolo
Long Island de Christopher Bollen
Le village d'Orient, bourgade idyllique à la pointe de Long Island, est un lieu sublime à la nature sauvage, qui retrouve son calme après la frénésie de l'été, et le départ des new-yorkais fortunés. Chacun reprend sa place et Paul, un architecte quinquagénaire, propriétaire d'une maison de famille, s'installe pour un séjour prolongé accompagné d'un adolescent au passé trouble : Mils.
Celui-ci devient rapidement objet de curiosité pour cette petite communauté. C'est alors que de sombres événements commencent à bouleverser la sérénité d'Orient : homicide dans la baie, incendie criminel. La psychose se propage et l'étranger est rapidement suspecté.
Un gros pavé parfait pour les vacances. Pour ceux qui avaient aimé « la Vérité sur l'affaire Harry Quebert » de Joël Dicker.
Un bon suspens dilué dans une atmosphère et des réflexions sur la vie et l'histoire d'une petite communauté, les tensions et les relations entre ses habitants. 646 pages qui se dévorent d'un seul trait.
Bollen, Christopher. - Long Island. - Calmann levy, 2017. - 649 p. 23 €.
Nos vies de Marie-Hélène Lafon
Jeanne, la narratrice, jeune retraitée, observe les vies ordinaires des habitués d'un Franprix parisien et imagine leurs vies : celle de la plantureuse Gordana et celle d'Horatio, fidèle client du vendredi matin. Cela lui permet de faire défiler le cours de sa vie.
Originaire du Cantal, Marie-Hélène Lafon, dans la lignée de Pierre Michon ou Pierre Bergounioux, nous avait habitués aux territoires ruraux où la solitude est grande, et les personnages rugueux. Elle a une capacité hors norme à rendre visible l'invisible. Elle s'attaque ici, toujours avec pudeur et une grande poésie, proche de celle Maupassant, à décortiquer la solitude des vies ordinaires en ville.
Lafon, Marie-Hélène. – Nos vies. – Buchet-Chastel, 2017. – 182 p. 15 €
Bakhita de Véronique Olmi
Ce très beau livre, qui a reçu le Prix du Roman FNAC, est une biographie romancée d'une soudanaise canonisée en 2000 par Jean-Paul II.
Née en 1869, c'est à l'âge de 7 ans que Bakhita est enlevée par des trafiquants d'esclaves, elle sera violée, torturée, revendue 5 fois jusqu'à ce que le consul d'Italie la ramène à Venise où elle sera domestique. Adoptée par le régisseur du consul, elle intègrera un institut religieux où elle décidera de rester jusqu'à la fin de ses jours après un procès retentissant pour la libérer de son statut d'esclave.
Les phrases courtes, l'écriture au présent ainsi que l'absence de pathos malgré la violence terrible de cette enfance vendue donnent toute sa force à ce récit qu'on lit d'une traite.
Olmi, Véronique. – Bakhita.- Albin Michel, 2017. – 464 p. 22€90
Point Cardinal de Leonor de Recondo
Depuis peu, Laurent s'autorise à se travestir en Mathilda, encouragée par ses amies du Zanzibar. Puis elle se démaquille et reprend sa vie de famille calme et heureuse avec sa femme depuis plus de 20 ans, Solange, rencontrée au lycée, et ses deux enfants Claire, 13 ans et Thomas, 16 ans.
Mais un soir, au cours du repas, il annonce « les enfants, je suis une femme » et c'est là que commence le roman d'une famille où le père, ayant le courage d'être lui-même, va mener les siens (famille, amis, collègues) jusqu'à l'acceptation de ce qu'il est vraiment.
À chaque livre, Léonor de Récondo nous amène dans des univers différents, avec des personnages touchants mais ici, elle nous surprend vraiment par le sujet traité toujours avec autant de finesse, de justesse de ton.
Ce qui ressort de ce livre bouleversant c'est l'amour de cette famille pour Laurent, ce père, ce mari, et pour cette Lauren qu'il va devenir...
Récondo, Léonor de. – Point cardinal.- Sabine Wespieser, 2017. – 221 p. 20 €
Summer de Monica Sabolo
Un été, lors d'un pique-nique au bord du lac Léman, Summer, sublime jeune fille de 19 ans, disparaît.
25 ans après, c'est le long monologue de son frère, Benjamin, dépressif et toujours hanté par l'absence de sa sœur. Convoquant ses souvenirs d'une jeunesse en apparence dorée, il cherche des réponses à cette disparition.
Comme sait si bien le faire Monica Sabolo, il s'agit là d'un roman d'atmosphère, plein de poésie et de magnétisme où même les eaux sombres du Lac Léman créent une ambiance pesante.
C'est un drame familial, empli de silence et où les secrets planent jusqu'au dénouement...
Sabolo, Monica. – Summer. – Lattès, 2017. – 315 p. 19 €
Valérie
