Sciences sociale
S. Alexievitch a pris son stylo et son magnétophone, et elle est allée à travers le pays collecter les témoignages de ceux qui avaient vécu l’URSS, son histoire, sa disparition, la fin d’un homme particulier l’ "homo sovieticus". Ce sont les voix de centaines de témoins qu’elle fait résonner. Les humiliés, les offensés, des gens bien, d’autres moins, des mères déportées avec leurs enfants, des staliniens impénitents, des enthousiastes de la perestroïka déçus.
Tous nous racontent, l’histoire mais surtout leur vie quotidienne, leurs espoirs, leur attente d’une autre vie, tout au long de leur vie, et qui n’est pas venue. Ils nous racontent la propagande qui nourrissait sans cesse, cet espoir et ces attentes. Tous ces récits sont bouleversants. Mais ils sont pleins d’humour, aussi, quand ils racontent leurs ruses pour déjouer une surveillance omniprésente et une pauvreté constante.
Il s’agit d’un beau document sur ce qu’a été ce pays, sur ce qu’ont vécu les gens et sur ce qu’ils vivent aujourd’hui…Il permet d’appréhender les événements actuels avec un autre point de vue
L’auteur a reçu le prix « Médicis étranger » en 2013, elle s’était faite connaître en 1989 avec le document « les cercueils de zinc » sur la guerre d’Afghanistan.
Alexievitch, Svetlana.- La fin de l’homme rouge ou le temps du désenchantement.- Actes Sud, 2013.- 541 p.- 24,50€.-
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