neueberlinerJusque dans les années 1970, le cinéma allemand bénéficiait d’une reconnaissance mondiale établie, mais à partir des années 1980, la production cinématographique allemande va connaître un réel déclin avec mort de Rainer Werner Fassbinder en 1982. Völker Schlöndorff émigre aux USA et Werner Herzog ne tourne plus que des documentaires, seul Wim Wenders semble incarner encore le cinéma allemand.

Mais avec la chute du mur et la réunification de l’Allemagne, le cinéma des années 90 demeure peu visible, et inexportable. Il faudra attendre les années 2000 pour voir renaître cet art outre-Rhin.

 Dès les années 2000, de jeunes réalisateurs insufflent une vitalité nouvelle au 7e art allemand. Peu à peu la création tout d’abord confidentielle prend sa place discrètement auprès du public. 

La nomination de Dieter Kosslick à la tête de la Berlinale facilite la visibilité des films de la nouvelle génération de cinéastes.
En 2003, Nirgenwo in Africa de Caroline Link reçoit l’oscar du meilleur film étranger, le dernier film allemand à avoir été récompensé était Le Tambour de Völker Schlöndorff. (Palme d’or au Festival de Cannes –1979)
Le cinéma grand public s’illustre par des films tels que :
- en 2003, Good-bye Lenin de Wolfgang Becker
- en 2004, La Vie des autres de Florian von Donnersmarck, ou encore les films de Fatih Akin.

Les critiques nomment ce renouveau du cinéma d’auteurs allemands ‘’Nouvelle Vague allemande, ou ‘’Berliner Schüle’’.
Ce qualificatif aurait été attribué au film de Thomas Arslan ‘’Der Schöne Tag’’ en 2001 ou à celui d’Angela Schanelec dans l’hebdomadaire Die Zeit pour ‘’Mein Langsames Leben’’.
L’Ecole de Berlin, illustre le cinéma d’auteur, représenté par des réalisateurs comme : Christian Petzold, Christophe Hochhäusler, Benjamin Heisenberg, Angela Schanelec, Ülrich Kölher Thomas Arslan.
Ce groupe de réalisateurs se considère davantage comme un réseau de créateurs, reconnus à l’étranger, plus qu’un réel courant de pensée, comme Dogma. Ils ne sont ni les représentants d’un programme politique, ni d’aucun label et dogme artistique, ni non plus, n’ont rédigé et publié un manifeste, formalisant leur art comme une école. Artistiquement ce cinéma est reconnaissable par sa sobriété, et le renouvellement esthétique discret et déterminé de ses réalisateurs. Les critiques parlent de lumière intensive toute en retenue pour les films de Schanelec et Petzold.

D’après Anne-Marie Corbin dans un article consacré au jeune cinéma allemand :
"Le point commun (de ces réalisateurs) est de refuser de s’inscrire dans les codes du cinéma commercial et d’affirmer leur volonté de différenciation (comme) : la lenteur du rythme de leurs films, l’observation de la vie quotidienne, l’utilisation du son direct, le jeu assez neutre des acteurs. Ils ne réalisent pas de films véritablement politiques, mais se sentent très impliqués dans la volonté ‘’de redonner une image de l’Allemagne’’ Harun Faroki 

Les sujets abordés par le jeune cinéma allemand se résument à trois grands thèmes : l’histoire allemande, son présent et sa réalité actuelle. Ces thèmes ouvrent à l’international le cinéma allemand actuel et lui donnent un intérêt tout particulier à nous, Français, qui sommes depuis longtemps si intimement liés à ce pays voisin par la culture, les idées, l’art en général et l’histoire.
Les réalisateurs allemands contemporains partagent et revendiquent tous les mêmes références et influences de leurs pairs : Robert Bresson, Rainer Werner Fassbinder, Michelangelo Antonioni, Claude Chabrol, les frères Dardenne, Bruno Dumont, le nouveau cinéma iranien et turc.

‘’Le cinéma de l’Ecole de Berlin est un cinéma du quotidien, du réel, qui ose questionner la société moderne. C’est un cinéma de l’intime. Thomas Arslan déclare : « les détails d’une vie prennent au moins autant de place que cette vie même. C’est pour cela que je défends une manière différente de raconter des histoires : sans grande dramaturgie, sans climat, sans rebondissement artificiels’’ (CinEmotions.com)

Christian Petzold déclarait en 2009 : "Les jeunes réalisateurs allemands demeurent terriblement isolés et très peu soutenus par l’industrie du cinéma."  Ainsi ce regroupement permet-il aux créateurs de se faire mieux connaître, malgré des spécificités de création propres à chacun au sein du groupe. Thomas Arslan quant à lui se déclare ‘’en marge’’ au sein du cinéma allemand commercial. Aujourd’hui, le renouveau du cinéma allemand s’accompagne d’une certaine prise de risque de la part des producteurs qui va permettre des succès commerciaux hors des frontières germaniques. La société X-Filme Créative Pool, fondée en 1994, a pour ambition de produire des films commerciaux de qualité, ou les thèmes abordés peuvent être allemand et également à vocation internationale.

Ajouter un Commentaire

En envoyant ce commentaire j’accepte que le Département de la Charente-Maritime traite les données de ce formulaire afin de répondre à ma demande En savoir plus sur la gestion de mes données personnelles et mes droits


Code de sécurité
Rafraîchir