Ettore Scola vient de nous quitter le 19 janvier dernier. Il était né à Trévico en Campanie le 10 mai 1931. Ce grand maître du cinéma Italien et du cinéma en général, laisse derrière lui une œuvre dense et sensible. Engagé politiquement à gauche, proche du parti communiste italien, il met en scène dans ses films la société italienne avec dérision et humour. Il y peint l’enlisement dans le système démocrate-chrétien,

tout en rendant hommage au néo-réalisme de l’après–guerre. Il est le digne héritier de Rosselini et de Fellini.

Ettore Scola fait ses débuts au cinéma comme scénariste en 1952, avec Canzoni di mezzo secolo puis collabore aux scénarios de nombreux films grotesques dans la veine du comique napolitain.

  • Il collabore également au scénario du premier grand film de Dino Risi, Le Fanfaron ou encore sur Les Monstres, La Marche sur Rome de ce même réalisateur.
  • En 1964, il réalise son premier film, Parlons femmes où son acteur de prédilection, Vittorio Gassman, joue déjà.
  • Il tourne également des documentaires pour le Parti communiste italien sur les fêtes de l’ Unita ou les luttes ouvrières de FIAT.
  • Dix ans plus tard, il accède au succès international avec Nous nous sommes tant aimés

On retiendra de lui les films comme :

Affreux sales et méchants, en 1976, farce grotesque qui met en scène les habitants d’un bidonville romain, film qui dénonce l’urbanisation galopante de la ville et la cupidité de ses habitants sous la coupe d’un tyran. Le film reçoit le Prix de la mise en scène au Festival de Cannes. Le réalisateur allie ici le grotesque et l’absurde, met en scène des personnages proches de la caricature pour illustrer son propos et amener, sous couvert de la farce, une critique virulente de la société

En 1977, sort Une journée particulière avec Sophia Loren et Marcello Mastroianni, chronique de la journée du 6 mai 1938, où une ménagère et un homosexuel vivent un moment lumineux. Cette rencontre entre deux êtres à part dans la société fasciste de l’époque est mise en parallèle avec l’entrevue le jour même, de Mussolini et d’Hitler.
Le film est largement récompensé : César du meilleur film étranger, Globe d’or pour Ettore Scola, Sofia Loren et Marcello Mastroianni, Nommé au Festival de Cannes pour la Palme d’or.

En 1980, La Terrasse, met en scène une soirée de cocktail en amis. Le public appartient à la gauche culturelle. Et le spectateur suit, au travers des conversations et des incursions, la vie de trois protagonistes, leurs déconvenues professionnelles et sentimentales. Ettore Scola fait ici un portrait désabusé de la gauche italienne. Le film est récompensé au Festival de Cannes pour le scénario et les dialogues et obtient le Prix du meilleur second rôle féminin.

Ettore Scola est reconnu internationalement ; cependant, Passion d’amour, en 1981 et La Nuit de Varennes, en 1982, films historiques, ne remporteront pas le succès escompté. Il faudra attendre Le Bal, en 1983, adaptation virtuose et muette du metteur en scène français Jean-Claude Penchemet, représentant des couples dansant dans un établissement populaire, pour que le réalisateur emplisse à nouveau les salles obscures.
Le film est nommé aux oscars, récompensé de l’Ours d’argent à la Berlinale de1984, et reçoit le César du meilleur film, du meilleur réalisateur pour Ettore Scola, de la meilleure musique pour Vladimir Cosma, et du meilleur photographe pour Ricardo Aronovich, en 1983.
Plusieurs films suivront, sans égaler le succès des précédents, un documentaire ayant pour toile de fond les manifestations contre Berlusconi, puis sa retraite annoncée, Ettore Scola réalise un ultime documentaire présenté à la Mostra de Venise en 2003 sur Frederico Fellini.

Ettore Scola déclarait dans les colonnes du journal Le Monde :
"On fait toujours à peu près le même film. J’ai toujours été préoccupé par une typologie de l’isolement, de la différence sociale. Je ne pars pas d’un sujet, mais d’une idée que je transpose dans le grotesque et l’humour, car je trouve que c’est une façon noble et tragique de représenter les problèmes contemporain".

 

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