Aux confins de la savane et du désert, du Maghreb et de l’Afrique noire, le Sahel couvre plusieurs pays, dont la Mauritanie, le Mali, Le Niger, le Tchad, La Libye, l’Algérie. Le Sahel est peuplé aussi bien de sédentaires que de nomades. Parmi les nomades, on peut citer les Tamasheks (Touaregs). C’est ce peuple nomade à la culture riche qui sera le sujet de cet exposé.

Les Touaregs, peuple pasteur occupent un territoire immense à cheval sur plusieurs états (voir la carte ci-contre). Actuellement, ils se répartissent entre les pays dont les frontières ont été dessinées, en 1960, par la décolonisation. Depuis 1973 les sécheresses successives, le bouleversement climatique ont un effet dévastateur sur le mode de vie ; la mort des troupeaux, la faim, la misère ont engendré une migration, une sédentarisation forcée et des mouvements de révolte.Être Touareg, c’est avant tout se reconnaître dans un ensemble de traditions, un langage (berbère) et une écriture communs et dans un sentiment identitaire qui dépasse les frontières et qui résiste à l’assimilation. La musique, les chants, la poésie et les contes occupent une place fondamentale dans la vie touarègue et demeurent également les meilleurs garants de son identité.

La musique touarègue contemporaine
Style unique, mélange de musique moderne (blues, rock, …), de musique arabe et de musique traditionnelle, qui parle aussi bien d’amour et d’honneur, que de politique et de faits guerriers. Cette musique aux accents primitifs et ethniques s’appuie sur des instruments traditionnels comme le tambour à eau, le Imzad (violon monocorde joué par les femmes touarègues) mais aussi sur la guitare moderne qui devient maintenant l’instrument de prédilection de nombreux artistes touaregs, et aussi la batterie, le djembé…
Cette musique touarègue contemporaine est également désignée par le mouvement dit "Teshumara", qui signifie "flânerie" en langue tamashek. Aujourd’hui, ce courant musical compte environ une centaine d’artistes et de formations musicales. 
Dans les années 80-90, cette musique circulait dans l’espace touareg via des cassettes audio puis, quelques studios ont enregistrés ces musiques nouvelles et leur reconnaissance s’est faite au-delà des frontières locales. Des producteurs (Chris Eckman du label Glitterbeat, Justin Adam musicien de Robert Plant, Steve Sehan, Baly Othami…) ont contribué à exporter ces musiques dans le monde entier.
Depuis 15 ans, le "Festival au désert" permet des échanges entre le Sahel et le Sahara et le Sahara et le Monde. Actuellement, ce festival est itinérant car avec le conflit au nord Mali, il ne peut se dérouler à Tombouctou comme convenu et sa précarité est en jeu.
Suivez  ces liens pour écouter 3 émissions sur France Culture "Sur les docks" diffusées récemment et qui concernent précisément ce sujet :

• Sahara, Guitares Touaregues (1/3) : Rencontres avec Tinariwen
• Sahara, Guitares Touaregues (2/3) : Les Nouvelles Guitares du Sahara
• Sahara, Guitares Touaregues (3/3) : World music, Itinéraires du son touareg

Nous vous proposons une discographie faite de tempêtes de sable traversées de guitares brûlantes et de complaintes intimistes qui résonnent dans les nuits glacées du Sahara. Bonne écoute !

Tinariwen (Mali, Algérie)
Ce groupe est l’emblème, pour les Touaregs dont il est issu, d’un mouvement musical, révolutionnaire, artistique et poétique, d’un genre nouveau.
Basée sur un style traditionnel, leur musique s’est enrichie de l’influence du rock et du blues en adaptant la guitare électrique.

Terakaft (Mali)
Est un groupe de blues touareg qui fait partie du même mouvement musical que les Tinariwen. Les deux groupes entretiennent des liens étroits, jouant parfois ensemble en concert. 

Tamikrest (Mali)
Issus eux aussi du peuple touareg, leur musique est dans la lignée de Tinariwen et Terakaft avec des guitares électriques en plus et aussi de la batterie, du djembé… 

Toumast (Niger)
C’est un groupe de blues touareg nigérien. Il est constitué d’un guitariste/chanteur et d’une chanteuse. 

Touré, Ali " Farka" (Mali)
Décédé en 2006, ce guitariste malien profondément enraciné dans les traditions locales a joué de manière intuitive le blues. Ry Cooder et Taj Mahal ont joué avec lui. 

Bombino
Est un guitariste touareg nigérien né dans les environs d’Agadez. À la suite du déclenchement de la rébellion touarègue en 1990, Bombino est forcé de fuir vers l’Algérie voisine. En 1997, il peut revenir à Agadez et commencer une carrière de musicien professionnel. 

Malouma (Mauritanie)
Artiste engagée, elle parle de ce qui dérange dans son pays, l’amour, les problèmes de mœurs et de société. Sa musique emprunte au rock et au rhythm’n’blues.

Mitchala, Mounira (Tchad)
Sur des rythmes traditionnels, Mounira Mitchala rend hommage à l'Afrique et plus particulièrement à son pays le Tchad, à la femme africaine. À travers ses paroles, elle dénonce le mariage forcé, fait une campagne contre l'avancée du désert, le génocide du Darfour, la guerre civile qui ravage son pays, la discrimination faite à l'encontre des malades du SIDA, l’excision… 

Autres artistes et compilations

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