La Dark romance, c’est quoi ?

La Dark Romance est née aux États-Unis il y a une quinzaine d’années
sous la plume de jeunes autrices grâce à l’auto-édition numérique. Le
succès aidant, elle a rapidement été reprise par des maisons d’édition
de papier qui les ont installées durablement dans leurs catalogues dans
le monde entier. Grâce aux réseaux sociaux, il est devenu un des genres
littéraires les plus en vogue chez les adolescentes, qui commencent ces
lectures dès 12 ans alors qu’elles se construisent elles-mêmes à peine
sur le plan affectif et amoureux.
La trame classique d’une Dark, c’est une relation violente dans laquelle
l’héroïne est malmenée par un bad boy, souvent un truand affilié à une
mafia. « On retrouve souvent une évolution d’ennemis à amants : deux
personnages qui se détestent vont finir par s’aimer. Le garçon se
comporte de façon toxique avec une fille, et la fille va quand même
tomber amoureuse. », illustrant page après page le syndrome de Stockholm.
Dans ces récits, les femmes sont sous emprise, enlevées, séquestrées,
forcées, violées. Ils sont sans morale et contraires à la loi.

Alors, les ados lisent la Dark, c’est quoi le problème ?
Les lectrices (l’écrasante majorité du lectorat est féminin), jeunes et
moins jeunes, manifestent le plus souvent un engouement, un plaisir à la
lecture de ce qui peut se définir comme une romantisation et une
banalisation d’actes toxiques. Cette emprise littéraire ne risque-t-elle
pas d’abimer à son tour la construction affective de ses lectrices ?

… et on fait quoi ?
Certes, on ne peut pas interdire à l’écrivain de créer, d’explorer,
certes, on ne peut pas interdire aux lectrices de se confronter à des
fantasmes et de construire un imaginaire intime, certes, on peut espérer
que pour certaines d’entre elles, ces œuvres apparaissent aussi comme
des mises en garde permettant de revisiter positivement des traumas,
mais parce que ces récits déconstruisent tout ce que la période actuelle
bâtit si fragilement de mises en garde et précautions, il nous faut
peut-être au moins nous poser ces deux questions :
• Quelle est la raison de cet engouement pour les jeunes lectrices ?
• Quel accompagnement pouvons-nous leur proposer ?

À la première question, nous allons tenter de répondre en organisant une
rencontre le mercredi 16 octobre, à 18 h, à la médiathèque. Nous vous
attendons le plus nombreux possible, parents, adolescent. e. s pour
échanger sur nos passions et interrogations.

À la seconde question, parce que les notions de respect d’intégrité, de
consentement sont plus que jamais essentielles dans les échanges entre
personnes aujourd’hui, la médiathèque Pierre Senillou a choisi de
proposer un espace consacré à la sexualité, présentant des romans, des
bandes dessinées documentaires, des ouvrages questionnant et
accompagnant la découverte des intimités. Des supports orientant les
jeunes, et moins jeunes vers des structures d’accompagnement sont aussi
présents sur nos étagères. Cette mise en place documentaire évoluera au
fil du temps et des échanges que nous aurons avec nos lectrices.

 

Affiche DR light

Détails des prochaines sessions

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