La Seconde Guerre mondiale est un conflit aux multiples facettes.

Il n’a pas d’ailleurs forcément le même nom partout, les Russes parlent de « grande guerre patriotique » par exemple, et ne commence pas pour tous les peuples en septembre 1939.

Pour les Américains le conflit ne débute réellement qu’en 1941 avec l’attaque de Pearl Harbor.

La partie Pacifique de ce conflit est mal connue des Européens et porte d’autres enjeux pour les peuples asiatiques que ceux que nous connaissons.

Cet article vous propose de redécouvrir cette partie de la guerre et notamment sa mémoire au Japon grâce aux mangas mais aussi grâce à des titres de livres d’histoire que la MD17 propose aux bibliothèques de la Charente-Maritime.

On s’aperçoit que ces deux types de lectures se complètent bien et apportent à la fois informations, savoir mais aussi émotions et compréhensions des aspects historiques et humains.

Contexte de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale  au Japon

Il faut tout d’abord savoir que, pour les Japonais, la Seconde Guerre mondiale ne concerne que l’Europe.

Eux parlent de « la guerre de 15 ans » car le conflit débute par l’invasion de la Mandchourie en 1931, se poursuit avec le conflit en Asie (En Chine, Corée, Taiwan..) et ses atrocités, crimes de guerre et crimes contre l’humanité comme le Viol de Nankin en 1937, et se poursuit ensuite avec « la guerre de l’asie et du pacifique » qui va de 1941 avec l’attaque de Pearl Harbor pour s'achever par les deux bombes tristement célèbre en Août 1945.

Au sujet des crimes commis de guerre deux références un peu anciennes mais toujours pertinentes traitent de cette question :

Le premier est "Le viol de Nankin" d’Iris Chang en 1997

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Ce livre est le premier essai historique occidental sur le sujet, Chang a recueilli de nombreux témoignages  et raconte non seulement les nombreuses exécutions mais aussi les viols de masse .

 

Il y a aussi "Violences et crimes du Japon en Guerre" de Jean-Louis Margolin qui relate l’ensemble des crimes commis à cette époque.

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Le japon, occupé par les Américains qui se servent de lui comme immense base contre les ennemis communistes tout proche, est plutôt "ménagé" sur le plan de la repentance et la mémoire de ce conflit ne s’est pas du tout construite comme en Europe.

Il n’y a ainsi pas eu de réelle contrition de la part des dirigeants Japonais de l’époque.

La mémoire Japonaise de cette période s’est ainsi construite selon trois axes successifs :

Tout d’abord : l’idée d’ « un peuple et un empereur innocents », entrainés dans la guerre par une clique de militaires ayant usurpé le pouvoir.

Puis Un Japon « victime » des bombardements atomiques » où il était beaucoup question de mettre en avant la souffrance (réelle) des Japonais qui ont été littéralement écrasés par les bombardements

Enfin l’idée d’un « Hirohito, seul responsable du conflit ».

L’empereur Hirohito était, indéniablement, au courant des crimes de son armée et une certaine forme d’historiographie a tenté de lui faire « porter le chapeau » seul. Cela ne s’est fait qu’après sa mort dans les années 90 et non sans heurts, tant une partie de la classe politique nippone est rétive à reconnaitre certaines vérités.

D’une manière ou d’une autre, le Japon n’a pas construit une mémoire dans ce conflit où il reconnaitrait de façon entière sa responsabilité dans les crimes que ses dirigeants et son armée ont commis à l’époque.

La droite nationaliste n’hésite pas à régulièrement réécrire l’histoire comme celle d’un Japon conquérant et glorieux ayant résisté aux colons Européens, ce qui tend encore de nos jours les relations avec les pays voisins notamment la Corée et la Chine.

Une part importante de Japonais nient d’ailleurs l’existence des crimes de cette époque et des provocations de la part de dirigeants japonais se produisent encore de nos jours notamment lorsque l’un d’entre eux visite le sanctuaire Yasakuni.

Ce sanctuaire Shinto est censé recueillir les âmes des héros morts au service de l’empereur parmi lesquels figurent nombre de criminels de guerre.

Évidemment chaque visite d’un responsable Japonais à ce sanctuaire provoque systématiquement un incident diplomatique avec la Chine, la Corée, Taiwan etc.

On ne saurait trop conseiller, à ce sujet, la lecture de « Les Japonais et la Guerre » de Mickael Lucken  :

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Comment les mangas parlent de ce conflit ?

Il existe plusieurs mangas qui parlent du conflit bien évidemment mais pas tant que ça quand on regarde la production de bande dessinée au Japon. Le sujet n’est pas forcément très porteur ni très bien accueilli.

Quelques références sont un peu hors normes mais en y regardant de plus près on s’aperçoit que les titres de mangas abordent ce thème selon trois axes bien précis.

Tout d’abord on trouvera des références qui glorifient le matériel et les combattants japonais notamment la marine et l’aviation.

Ensuite, on trouve un certains nombres de titres qui évoquent la question des bombardements, atomique ou non.

Enfin on va trouver des titres qui vont réfléchir sur les kamikazes et la notion de sacrifice.

Nous ne parlerons pas de "L’histoire des 3 Adolfs", référence pourtant incontournable, car son sujet est plus centré sur Hitler et sur l’Europe.

Du zéro au Yamato

Un certain nombre de titres se concentrent sur les batailles et sur le matériel militaire.

A ce titre deux sujets reviennent de façon déterminant : le cuirassé Yamato et le chasseur Zéro

Durant la Guerre du Pacifique, le cuirassé Yamato était le plus gros navire de guerre du monde, il symbolisait la puissance militaire japonaise même si son rôle fut particulièrement insignifiant en réalité.

Sa légende donna lieu à plusieurs adaptations manga et animés dont la plus célèbre est celle de Uchuu Senkan Yamato (le cuirassé Yamato),une version Science Fiction qui fut portée par Leiji Matsumoto, le papa d’Albator.

De nouveaux films, mangas, figurines sortent régulièrement ayant pour sujet ce célèbre bateau.

Autre figure importante, le fameux chasseur Zéro qui fut l’avion emblématique des pilotes nippons.

C’est l’auteur Seiho Takizawa qui lui rend le plus hommage dans diverses œuvres de batailles aériennes comme « Escadrille 103 ».

Mais c’est dans « Sous le ciel de Tokyo » que le talent de l’auteur va se révéler en nous offrant une histoire d’amour simple sur fond de guerre.Dans ce titre on suit l’histoire du pilote Shirakawa qui rentre chez lui en 1943 pour retrouver son épouse et devenir pilote d’essai sur les prototypes successeurs du zéro.

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Ce manga se concentre, à la fois, sur les avions (une part importante est réservée aux machines) mais aussi sur la douceur du foyer qu’il constitue avec son épouse. Un récit plutôt beau mais qui se complique au fur et à mesure de l’intensification des bombardements américains.

Les bombardements au Japon et la vie en temps de guerre

Sous le ciel de Tokyo fait le lien entre le thème précédent et celui des bombardements.

Il n’est pas étonnant que les Japonais fassent de ce thème une œuvre centrale de leur culture.

Rappelons que les Américains ont particulièrement dévasté le pays avec  leurs bombes incendiaires et que c’est le seul pays au monde à avoir expérimenté dans sa chair le feu nucléaire.

En France, ce thème est apparu très vite avec des œuvres très poignantes comme "le tombeau des luciole" et "Gen d’Hiroshima".

Le tombeau des lucioles est un film très touchant de 1988, issu d’une nouvelle semi-autobiographique de Akiyuki Nosaka, qui raconte l’histoire de deux orphelins qui ont vu leur mère être brulée dans un bombardement et de leur tentative de survie dans un japon dévasté où personne n’a le temps ni les ressources de s’occuper d’eux.

Ne nous cachons pas, ce film est horriblement triste et arracherait des larmes même aux plus endurcis mais les plus désespérés sont les chants les plus beaux comme le disait Alfred de Musset et cela s’applique parfaitement à cette œuvre.

L’autre ouvrage majeur est Gen d’Hiroshima de Keiji Nakazawa , on trouve d’ailleurs une publication tronquée de cette œuvre dés 1978 en France ce qui en fait un des pionniers de la BD Japonaise dans notre pays.

Il faut savoir que Keiji Nakazawa est un survivant d’Hiroshima, il a d’ailleurs relaté son récit dans un livre que vous trouverez dans nos fonds :

"J’avais 6 ans à hiroshima :le 6 Août 1945, 8H15" :

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Mais c’est la version manga de son histoire qui a marqué les esprits.

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Publié de 1973 à 1985, "Gen d’Hiroshima" est un récit très fort qui contribue à l’édification des esprits sur la question de la bombe atomique.

Le premier tome raconte la vie à Hiroshima de Keiji avant la bombe. Son père était un pacifiste convaincu et militait pour l’arrêt de la guerre et contre les militaires ce qui lui valait des ennuis fréquents et violents avec les autorités et le reste de la population. Keiji vivait aussi avec sa mère et plusieurs frères et sœurs.

C’est dans le tome 2 que la bombe éclate un matin du 6 août. Ce tome est littéralement apocalyptique tant la description des destructions est saisissante. Destruction matérielle bien sûr mais surtout effets sur les corps, les brûlures, les victimes dont toute la chair a fondue et criblée d’éclats de verre, les personnes écrasées par les débris etc.

Ce jour là, Keiji Nakazawa a perdu pratiquement toute sa famille et même si ce sont les mots et les images d’un adulte qu’on lit c’est bien le regard de l’enfant terrifié qu’on sent derrière chaque page. Ce tome est même difficilement supportable tant il est criant d’une réalité à laquelle on préfère ne pas penser.

La suite du récit de Nakazawa se concentre sur les conséquences de la bombe, les radiations, les maladies et la reconstruction.

Deux éléments ressortent de façon très claire à cette lecture.

Tout d’abord que les Américains ont tout fait pour cacher les maladies provoqués par les radiations et ensuite qu’une partie de la population japonaise n’a montré, non seulement, aucune compassion pour les victimes mais les a aussi rejetées par peur des radiations.

On constatera de nouveau ce phénomène des années plus tard suite à la catastrophe de Fukushima, dans une moindre mesure il est vrai.

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Dans un registre plus léger, on appréciera le one-shot de Kouno Fumiyo sur l’immédiat après-guerre à Hiroshima :

 

 

 

 

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 Pour une lecture plus historique du sujet, on se tournera vers le livre de John Hersey :

"Hiroshima :Lundi 6 aout 1945,8H15" sorti chez Tallandier en 2015.

 

 

 

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Un ouvrage relate grâce à de courts récits la vie quotidienne des civiles et des soldats au japon et dans l’archipel, il s’agit de "Soldats de sable" de Susumu Higa :

 

 

 

Les Kamikazes

Dernier des thèmes les plus abordés dans les mangas celui des kamikazes mais aussi , de façon plus large, celui des soldats Japonais dévoués jusqu’à l’absurde à la cause de l’empereur.

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Dans « Opération Mort » Shigeru Mizuki narre son expérience en tant que simple soldat sur une île du pacifique.

Passés les succès initiaux du début, rapidement la marine japonais s’est retrouvée sur la défensive et la Guerre du Pacifique pourrait presque se résumer à la reprise île par île de cet océan par les Américains.

Les noms de certaines de ces îles sont restés gravés dans l’histoire comme Guadalcanal, Peleliu, Okinawa etc..

Sur chacune de ces îles les soldats Japonais était conditionné jusqu’au fanatisme à résister à l’envahisseur présenté comme l’incarnation du mal absolu. Aucun renfort ne pouvait être attendu et aucun repli, aucune reddition n’était possible.

Dans ces conditions, chaque homme devait donner sa vie pour l’Empire. Cela a conduit à des opérations suicides, des assauts fanatiques d’hommes décidés à mourir. Cela s’appellait des Opération mort ou des « honorables effacement ».

Un « honorable effacement » ou Gyokusai signifie « Mourir courageusement, dans le respect de l’honneur et du devoir, comme une pierre précieuse(gyoku) qui se brise(sai). Dans les faits, il s’agit de l’élimination totale de toute une troupe.

Mizuki a vécu une de ces opérations.

Attaqué en 1943 sur une île de Papouasie-Nouvelle-Guinée , son régiment a tout d’abord résisté avant de se réfugier dans la jungle. Harcelés, affamés, décimés par la soif et la maladie, les chefs durent lancer une dernière attaque suicide plutôt que de se rendre, déshonneur suprême.

Mizuki a miraculeusement survécu à cette attaque, en y laissant un bras tout de même, et à pu faire une brillante carrière avec des titres très connus au japon comme "Nononba" et "Kitaro le repoussant".

Dans "Opération mort" il décrit très bien la brutalité des officiers, le fanatisme extrême dû à la propagande et « l’esprit samourai » mais en même temps, la vie quotidienne de pauvres garçons arrachés à leurs foyers et promis à une mort certaine alors qu’ils aspiraient à rentrer chez eux pour la plupart.

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On retrouvera le même type de récit dans « Peleliu : Guenica of paradise » de Kazuyoshi Takeda. Récit très récent mais tout aussi intéressant.

Notons que dans ces deux oeuvres, les personnages sont souvent dessinés de façon caricaturale,presque "mignonne" avec des mimiques exagérées de façon à atténuer fortement le propos.

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Il est intéressant de comparer ces versions avec celle d’Eugène B. Slege qui dans « Frère d’armes » relate son expérience du conflit notamment à Peleliu mais aussi Okinawa dans un livre témoignage, adapté d’ailleurs par Stephen Spielberg dans la série « The pacific »

Sledge est une référence du récit de vétéran de la guerre du Pacifique.

Il y raconte, entre autres, pourquoi les combats sur ces îles ont été aussi meurtrier et pourquoi il y eu aussi peu de prisonnier Japonais.On apprend que ceux-ci faisaient semblant d’être blessés, morts ou de se rendre pour se faire ensuite sauter à la grenade à proximité des soldats Américains, tout cela dans la logique du « Gyokusai ».

Les cinéphiles reverront, à ce sujet, l’excellent film de Clint Eastwood : "Lettre d’Iwo Jima".

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Si les prisonniers japonais étaient rares, il en existaient tout de même quelques uns il est intéressant de lire à ce sujet le témoignage de Shohei Ooka « Journal d’un prisonnier de guerre »

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Le 25 janvier 1945, Shohei Ooka est fait prisonnier par des soldats américains. A ce moment, en pleine débâcle des troupes Japonaises, il est littéralement mourant de faim et de malaria. Il est alors soigné par les Américains, ramené à la vie et envoyé dans un camp de prisonniers avant d'être rapatrié au Japon fin 1945.

Dans tous les récits que nous venons d'évoquer, il est question de "kamikazes" terrestre mais il en existait aussi sur les mers.

Issus de l’inépuisable génie humain pour donner la mort, les Kaiten étaient des sortes de torpilles pilotés par des hommes et dont le but était de se faire exploser contre des navires ennemis.

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C’est dans « l’île des téméraires » de Shuho Sato que leur histoire est narrée. Ce manga en 9 tomes raconte l’entrainement, l’endoctrinement, la préparation des pilotes de Kaiten jusqu’à la mission finale.

Huis clos étouffant, car  tout se passe ou presque dans des sous-marins, le titre concentre son regard sur quelques personnages qui voudraient vivre mais que tout pousse à la mort.

Le dessin est sombre, les visages graves, les regards déterminés mais tout ce qui domine est l’absurdité d’une volonté de sacrifices pour un espoir délirant de faire basculer une guerre déjà perdue.

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Enfin c’est dans l’excellent « Zéro pour l’éternité » de Naoki Hyakuta que le thème des Kamikazes que l’on connait le mieux, celui des pilotes, est enfin abordé.

Alors qu'il entame des recherches sur son grand-père, pilote kamikaze lors de la Seconde Guerre mondiale, Kentarô réalise qu'il ne connaissait pas vraiment cet homme plus complexe qu'il ne se l'imaginait. Dans cette œuvre,en effet, vont s’affronter deux réalités, celle des contemporains de cette époque incarnée par les récits des vétérans et celle du discours moderne qui s’interroge sur l’inutilité du sacrifice de ces hommes et si leur acte n’est pas d’une certaine façon similaire à celui d’autres kamikazes plus récents.

Les questions qui fâchent

Les mangas qui traitent de cette époque tombent dans les travers de l’historiographie japonaise décrite en début de cet article.

Malgré des propos clairement pacifiques et critiques envers la guerre, rarement les Japonais n’abordent les questions qui fâchent réellement.

En attirant plus volontiers l’attention du lecteur sur le sort des victimes de bombardements ou sur le sort de pauvres soldats victimes de leurs chefs obnubilés par l’esprit samourai, les auteurs ne traitent pas de la question des crimes de guerre ou contre l’humanité que l’armée Japonaise a pu commettre.

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C’est dans une BD coréenne « Femmes de réconfort :Esclaves sexuelles de l’armée japonaise » qu’est enfin abordé le sort de ces milliers de femmes chinoises ou coréennes enlevées et forcées à servir comme esclaves sexuelles pour les soldats Japonais.

Avec son dessin très sobre et son propos très pédagogique l’ouvrage de Kyung-a Jung raconte le sort de ces femmes et le long combat pour la reconnaissance de leur statut de victimes.

Le Japon ne reconnaitra sa responsabilité sur ce sujet qu’en 2015 et encore du bout des lèvres.

 

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Il est intéressant de voir que le sort des femmes de réconfort est tout de même évoqué dans une nouvelle de Yoshihiro Tatsumi dans son recueil L’enfer mais décrit de façon bien peu réaliste. L’héroine du récit est une prostituée du nom de Sumiko et elle semble parfaitement à l’aise à l’idée de « servir » les soldats japonais, elle en fait même un devoir.                   

Sumi est l’image de la prostituée pleine de compassion et tendre avec les soldats pour qui elles pleurent alors que son amie Kikumaru agonise de la tuberculose à ses côtés. Tatsumi loin de traiter du sort des femmes de réconfort en fait une figure patriotique.Chose plutôt étonnante quand on sait que Tatsumi est une figure de la contestation et de la contre-culture au Japon dans les années 60.

Enfin un ouvrage sorti en janvier 2019 « les Cages de la Kempeitai » de Guillaume Zeller, attire notre attention sur les français capturés en Indochine en mars 1945 et emprisonnés par la Kempeitai (la gestapo Japonaise). Près de 3000 d’entre eux mourront dans des conditions de détention effroyable.

Et encore, pourrait t’on dire que leur peine fut plus courte que celle des Chinois de Mandchourie, des Coréens ou même des Américains capturés et qui ont dû vivre la fameuse « marche de la mort  de Baatan".

Heureusement des historiens Japonais osent enfin aborder ces questions mais il ne sont pas encore pour l’instant traduits en France et c’est encore dans les ouvrages occidentaux qu’on pourra se renseigner sur ces questions.

Même problématique pour les mangas, qui aussi touchants, aussi sensibles, aussi empathiques soient ils pour certains, n’abordent la question de la Guerre du Pacifique que sous un angle très japono-centré. Ne doutons pas que la créativité légendaire de nos amis Nippons saura combler rapidement cette lacune.

Si vous souhaitez approfondir le sujet , je ne peux que vous recommander la lecture de l'article d'Agnès Deyzieux publié en septembre 2018 et qui a fourni une matière importante à cet article: http://neuviemeart.citebd.org/spip.php?article1212

 

Vous pouvez aussi lire cet autre article: https://www.geo.fr/histoire/japon-ce-passe-qui-ne-passe-pas-185122