- L'Inoubliable "Betty" de Tiffany McDaniel  .

L'auteure américaine y raconte l'histoire de sa mère, "la Petite indienne" à" la tête dans les étoiles ", née d'un père cherokee merveilleux et d'une mère blanche traumatisée.

Son enfance entre son père, grande figure paternelle, garant de la culture cherokee, des croyances et des traditions de son peuple, conteur de vieilles légendes indiennes, la nature aussi omniprésente , poétique et rassurante et la cruauté des enfants, le racisme, le harcèlement, la violence .

Certaines scènes y sont très dures mais la petite indienne va grandir par l'écriture, de petits carnets carnets qu'elle remplit pour expier sa douleur et qu'elle enfouit sous terre...

Une fois encore les éditions Gallmeister nous comblent avec un texte d'une intensité rare et une héroïne puissante, petite sœur d'autres adolescentes rencontrées dans d'autres livres de cet éditeur, comme "Turtle" de My absolute Darling de Gabriel Tallent , ou celles de "Dans la forêt" de Jean Hegland.  

 

 

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- La bouleversante Cléo de Lola LAFON dans Chavirer aux éditions  Actes Sud . C'est donc l'itinéraire de Cléo de ses 12 ans, dans une banlieue parisienne, d'origine modeste et dont le rêve est de devenir danseuse dans les émissions de variétés du samedi soir des années 90 jusqu'à la Cléo de 48 ans, à l'heure du  #MeToo.

En effet, dès ses 13 ans,  Cléo est piégée par un réseau pédophile par le biais de Cathy, une élégante émissaire d'une mystérieuse fondation qui lui propose une bourse pour étudier la danse, lui fait miroiter une carrière de danseuse. C'est un roman d'apprentissage douloureux, entre la culpabilité, le silence et le pardon. Car Cléo se tait pendant toutes ces années, comme la romancière (et chanteuse) s'est tue lorsqu'elle a été elle-même victime. La construction de ce livre est très intéressante, déroutante pour certains, avec ces nombreux allers-retours. Une fois encore Lola Lafon nous interroge sur notre société et ses travers dans ce beau roman sur la rédemption qui passe par la parole et l'écriture.

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- les hommes du premier roman de Laurent PETITMANGIN " Ce qu'il faut de nuit" à la manufacture de livres. L'histoire d'un père aimant qui, à la mort prématurée de la "Moman", élève seul ses 2 fils.

On est dans une  Lorraine économiquement dévastée, dans le milieu des cheminots militants au Parti socialiste, où le quotidien s'organise entre les matchs de foot de Fus, le grand, le travail du père, les brèves vacances au camping... jusqu'au jour où le père s’aperçoit que les fréquentations d'un de ses fils tirent vers l'extrême droite ...

Dans une prose rythmée, pleine de colère rentrée, ce court roman très intense, qui se lit d'un seul souffle nous questionne sur notre rôle de parents, notre responsabilité dans le choix de nos enfants . C'est fort, beau, émouvant, plein de tendresse aussi.

 

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- le père mort de la narratrice, passionné d'étoiles et dont la perte sera causée par l'amour fou d'une femme sublime, dans le superbe roman de la psychanalyste Sarah CHICHE "Saturne" aux éditions du Seuil.

En 1977, l'auteure a 15 mois lorsque son père meurt et, plus de quarante ans plus tard, elle rencontre une femme qui l'a bien connu et reconstitue alors l'histoire de toute une famille de médecins juifs contraints de fuir l'Algérie au moment de l'indépendance et qui a reconstruit un empire médical en France. L'histoire aussi de 2 frères que tout oppose et qui se perdront entre haine et amour .

C'est très prenant, les personnages y sonnent juste, l'écriture est acérée mais douce à la fois, surtout à l'évocation de l'Algérie d'alors et de l'enfance ...Un roman sur la nostalgie et le deuil.

 

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-Fatima DAAS , "La Petite dernière" de ce premier roman largement autobiographique paru aux éditions Noir sur Blanc.

L'auteure y raconte sa vie, son enfance puis son adolescence rebelle et sa vie de jeune adulte "hyper-inadaptée" , en proie à des questionnements et des doutes quant à son appartenance à une famille d'origine algérienne, elle qui est née en France et à une religion musulmane, elle, pratiquante, mais dont la sexualité est considérée comme un péché par le Coran.

 

Comment se construire dans une famille où les marques de tendresses sont absentes et où la honte d'être ce qu'elle est, lui empêche de vivre sa vie.

Les chapitres courts commencent au début par "Je m'appelle Fatima" et à la fin de ce long monologue par "Je m'appelle Fatima Daas" , comme si seule l'écriture, scandée comme un cri, lui aurait permis de s'accepter telle quelle est vraiment.

Une expérience de lecture étonnante.

 

 

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Valérie