La libération de parole de Pierre Vignon, juge de l’officialité à Lyon (tribunal du diocèse), commence en août 2018 : le pape François demande à l'Eglise de se remettre en cause après de nouvelles révélations de pédophilie.
Depuis des années, père Vignon se bat en coulisse. Il a eu beau réclamer sa démission au cardinal Barbarin pour avoir laissé le père Preynat en poste alors coupable d’abus sexuels sur de jeunes scouts, le travail de dissimulation continuait. Le père Vignon devient lanceur d’alerte dans le clergé immédiatement après l’appel du pape en rédigeant une lettre ouverte à Philippe Barbarin qui lui demande d’abdiquer pour apaiser les victimes. L’omerta, déjà brisée par l’association des scouts agressés La Parole Libérée (LPL), explose alors avec ce « sacré » coup de gueule.
Très documenté grâce à la participation du journaliste François Jourdain, ce livre révèle, chiffres à l’appui, l’ampleur du scandale mondial de la « non-dénonciation », et la réaction catholique plus ou moins rapide selon les pays, la France ayant longtemps trainé des pieds.
L’actualité complète ce témoignage puisque Mgr Barbarin, condamné à 6 mois de prison avec sursis, a donné sa démission le 7 mars 2019, finalement refusée par le pape François. Pour sa part, le père Preynat, poursuivi pour agressions sexuelles, ne sera pas jugé avant fin 2019. Cette sombre histoire est loin d’être terminée.
Du côté culturel, le Grand prix du jury au Festival du film de Berlin a été remis à François Ozon pour Grâce à Dieu. Cette parole libérée des victimes réclamant justice est sortie en salle en février après avoir affronté deux procès en référés qui demandaient son report.
Peggy
