DVD adultes
Juillet 2005  : quatre attentats simultanés frappent le cœur de Londres. Un homme et une femme vont partir à la recherche de leurs enfants respectifs dont ils n’ont plus de nouvelles.

Elisabeth Sommers, chrétienne vivant seule dans les îles anglo-normandes se rend sur le continent à la recherche de sa fille étudiante. Monsieur Ousmane, musulman vivant seul en France depuis de nombreuses années loin de sa famille, se rend à Londres à la demande de sa femme pour rechercher son fils dont il ne connaît plus le visage.

Le jeu de Brenda Blethyn est exceptionnel, le spectateur vit avec le personnage d’ Elisabeth qu’elle incarne, toute la montée de l’angoisse qu’elle éprouve au fur et à mesure que le temps s’écoule et que ses recherches ne donnent rien. La peur, la colère, la panique qui l’étreignent vont la faire se débattre et renvoyer toute la violence qui la submerge sur Monsieur Ousmane qui tente silencieusement, simplement, humainement de l’aider et d’unir leurs recherches dans un commun effort.
Sotigui Kouyaté incarne, quant à lui, un homme d’une dignité remarquable, personnage fait de délicatesse, de doutes, de compassion. Ce ne sont pas les possibles différences de cultures qui éloignent ces deux êtres humain, mais bien cette peur de l’inconnu et l’amalgame entre les terroristes islamistes et l’Islam comme culture. Cet étranger, va cristalliser sur lui « la différence » et tout ce que cela peut représenter de négatif au regard de notre monde occidental ! Au delà de l’inculture au sujet de l’Islam, c’est bien une réflexion plus large que nous soumet Bouchareb, sur la peur de l’inconnu, et les appréhensions générées par nos constructions mentales habituelles, limitées et partielles ce qui les rend erronées.

 Ce film va au delà des clichés et de nos peurs et donne à voir à travers ces personnages de réelles qualités humaines et artistiques. Je ne dirai pas que le film finit bien, cependant l’épreuve traversée par ces deux figures leur donne l’occasion d’évoluer, de s’ouvrir à d’autres possibles . On peut parler alors de résilience, de tolérance, d’équanimité.

Rachid Bouchareb est né le 1er septembre 1953 à Paris. 
Réalisateur  scénariste et producteur d’origine algérienne.

1977-1984 Il commence sa carrière comme assistant de mise en scène à la télévision. Durant cette période il réalise quelques courts métrages.
1983 crée sa maison de production 3B avec Jean Bréhat, il produira ainsi en 1997 La Vie de Jésus, 1999 L’Humanité, 2006 Flandres ( film de Bruno Dumont récompensés au Festival de Cannes.)
1995 Poussières de vie (nommé pour l’Oscar du meilleur film étranger)
2001 Little Sénégal (nommé pour l’Ours d’or de Berlin, reçoit le prix du meilleur long métrage au 11^e Festival du cinéma africain de Milan)
2006 Indigènes (nommé pour la Palme d’or et reçoit le prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes. La même année Rachid Bouchareb reçoit le prix Henri-Jeanson décerné par la SACD(1) pour l’ensemble de son œuvre.
2009 London River (le film reçoit une distinction à la Berlinale, l’acteur Sotigui Kouyaté reçoit l’Ours d’argent du meilleur acteur.

Du même réalisateur à la Médiathèque départementale

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