Les origines de la lecture publique

Les bibliothèques « populaires » ont connu une longue gestation. Les premières eurent un caractère confessionnel et furent liées à la création des « petites écoles et écoles de la charité ».
La plus ancienne connue est l’œuvre de 2 pasteurs strasbourgeois, Jean- Georges STUBER et Frédéric OBERLIN

. Le premier, arrivant sur une région dévastée des Vosges « le ban de la roche » en 1750, au regard d’une population ne sachant ni lire ni écrire, décide de réorganiser les écoles des 5 villages qui composent la paroisse. Il y crée une bibliothèque d’une centaine de volumes qui circulent entre les villages. Le second poursuivra cette action jusqu’à sa mort en 1826.
Quel que soit l’origine de ces bibliothèques, paroissiales ou bibliothèques populaires dès le début du 19eme siècle, toutes s’inscrivent dans un processus d’amélioration des conditions d’existence des populations locales, l’instruction et la lecture constituant l’élément essentiel du projet.
Les bibliothèques « populaires » n’ont vu le jour institutionnellement que le 31 mai 1860, date où Gustave ROULLAND, alors ministre de l’instruction publique, signait une circulaire qui subordonnait la subvention accordée aux communes pour la construction des écoles primaires à la présence dans le devis d’une somme pour l’achat d’une armoire destinée à recevoir une collection de livre.
Jusqu’à la fondation des Bibliothèques Départementale de Prêt après la seconde guerre mondiale, c’est toujours l’initiative privée qui a entrainé et soutenu les réalisations communales dans le domaine de la lecture publique. Cette circulaire du 31 mai 1860 présente les bibliothèques scolaires comme « un premier essai » d’organisation des bibliothèques communales »

(Source : Aux origines de la lecture publique : Noé RICHTER fiche BBF avril 1978)

Cadre réglementaire et historique du service de la Médiathèque départementale de La Charente-Maritime (MD17)

L’ordonnance de 1945 :

Par ordonnance n° 45-2678 du 02 novembre 1945, les Bibliothèques centrales de prêt (BCP) sont créées, sous l’autorité de la Direction des Bibliothèques et de la Lecture Publique (DBLP) au sein du ministère de l’Éducation Nationale.
Implantées dans les chefs-lieux départementaux, les BCP apportent leur soutien dans les communes de moins de 15 000 habitants, par l’action conjuguée d’une bibliothèque centrale et d’un bibliobus.

- 1965 Création de la Bibliothèque Centrale de Prêt (BCP) à Saintes, 14 rue Pierre Loti.

Le décret du 29 octobre 1975
Il transfère la responsabilité de la lecture publique du ministère de l’Éducation Nationale au ministère de la Culture.

La circulaire du 17 juillet 1978
Le positionnement des BCP est clarifié : elles visent les zones géographiques défavorisées sur le plan culturel, dans un rôle d’incitation à créer de véritables bibliothèques municipales.

La circulaire dite « Gattégno » du 01 aout 1985 : Un nouveau texte de référence
Alors que le seuil démographique d’intervention des BCP avait été fixé à 15 000 habitants en 1945, puis à 20 000 en 1968, cette circulaire réduit la desserte aux communes de moins de 10 000 habitants et entérine le désengagement des BCP envers le public scolaire.

Les lois de décentralisation, exécutoires au 01 janvier 1986 pour la lecture publique.
Les BCP sont transférées sous l’autorité des Conseils Départementaux. Ce transfert est actuellement codifié par l’article L.330-1 du livre III du code du patrimoine

- 1986 : Création des antennes de Rochefort et de Jonzac

- 1989 : Construction des locaux actuels de la Médiathèque départementale, rue de Chermignac à Saintes

La loi du 13 juillet 1992 : De BCP en BDP
Elle renomme les BCP en Bibliothèque Départementale de Prêt (BDP) et institue au sein de la Dotation Générale de Décentralisation, un concours financier particulier attribué aux BDP permettant de supporter les charges financières qui incombent aux départements.
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La charte des bibliothèques
Elle a été adoptée par le conseil supérieur des bibliothèques le 07 novembre 1991.Rappel des enjeux, missions et objectifs des bibliothèques.

Le manifeste de l’Unesco sur la bibliothèque publique : novembre 1994
Ce Manifeste proclame la confiance que place l’Unesco dans la bibliothèque publique en tant que force vive au service de l’éducation, de la culture et de l’information et en tant qu’instrument essentiel du développement de la paix et du progrès spirituel.

2009 : La Bibliothèque Départementale de Prêt de Charente-Maritime change de nom et devient Médiathèque Départementale de Charente-Maritime.

Mars 2019 : Vote par l'assemblée délibérante du Département du premier schéma de lecture publique de la Charente-Maritime.